Ce site nécessite JavaScript. Merci d'en autoriser l'exécution.
Please enable JavaScript in order to use this web site.
Pour revenir à la newslettre, cliquez ici
Nicolas Baldeyrou

Interview : des vidéos qui feront date, et le reste à l'avenant...



acteurs baldeyrou saint-saensNicolas Baldeyrou, soliste dans l'Orchestre philharmonique de Radio-France et professeur au CNSM de Lyon, a ajouté  une corde à son arc, et qui dépasse largement le monde des clarinettistes. Faire des vidéos, drôles, virtuoses, avec une maîtrise grandissante du sujet, de l’arrangement  à la mise en scène, où il s’enregistre de nombreuses fois, seul ou avec la complicité d’amis musiciens. Résultat : des centaines de milliers de vues, que le confinement a dopées, qui ont à la fois suscité l’enthousiasme des internautes et donné l’envie à certains de se lancer. France-Musique, son orchestre (le Philharmonique) et bien d’autres ont relayé cette initiative en le citant comme exemple. Voir ses vidéos de conseils :  https://www.youtube.com/watch?v=1BI9ODJDQQI
Nous avons voulu en savoir plus...


- Quel a été le cheminement qui t’a conduit à imaginer des vidéos de clarinette ?
- En fait j’ai commencé bien avant le confinement. Mon but était de travailler autrement, avec un recul et une critique sur soi-même. Tout en maintenant mes activités d’orchestre, de concert et d’enseignement. J’avais commencé à publier en été 2019 quelques Etudes intéressantes, soit musicales, soit techniques, Klosé, Dubois,  des Partitas de Bach…
Je suis parti de zéro, sans matériel ni références particulières, un Iphone et un micro…
Dans un deuxième temps, j’avais envie de tester les instruments en rerecording, faire un quatuor de clarinettes, entendre comment cela sonne, par exemple le Songe d’une Nuit d’été.
C’est ainsi que j’ai attrapé le virus, commencé à innover, avec des ensembles plus grands, ajouté d’autres parties et instruments…
Arrive le confinement, une opportunité finalement pour travailler autrement, explorer les techniques d’enregistrement, de prise de son, les logiciels de montage. Ma formation est autodidacte et empirique.
Il est toujours difficile de jouer avec soi-même (par exemple le jeu rubato), de savoir où on va, comment on va le faire. Cela oblige à beaucoup réfléchir ; mais cela est riche d’enseignement, et permet de mieux se connaître … Et j’ai compliqué les choses de vidéo en vidéo !
Pour mes collègues et amis, ce n’était pas évident non plus, comme travailler avec une oreillette sans fil.

Les conseils ?
Travailler pas à pas, apprendre à maîtriser chaque paramètre et les logiciels audio et vidéo. Commencer « petit », mais ne pas s’en priver si on en a envie. Avoir un plan, de la suite dans les idées. C’est un passage obligé comme le solfège. Se donner les moyens, le temps et le courage. J ‘ai été encouragé par les nombreux témoignages d’internautes qui m’ont dit que j’avais égayé leur quotidien… Il y a aussi la dimension pédagogique, une nouvelle perpective dans les relations prof-élèves.
Ajouter une dose d’humour est un plus, qui rend la vidéo attrayante et accessible à un large public.
Ainsi que des mises en scènes sophistiquées au fur et à mesure que l’on progresse (écran vert permettant d’incruster d’autres décors, choix des costumes…).
Last but not least, faites quelque chose de neuf, inédit et surtout qui vous ressemble….

- Et ta carrière ?
J’ai la chance d’avoir des activités diverses et complémentaires, cela réjouit mon quotidien. J’arrive à toucher à tout sans excès : orchestre, musique de chambre, concertos, enseignement.
Les concours internationaux ? : une expérience stimulante ; beaucoup de voyages, de rencontres et évidemment de concerts en soliste. Mais on peut faire une belle carrière sans forcément y recourir.  C’est un accélérateur de carrière ; mais il faut en faire bon usage ensuite, et ne pas imaginer que cela ouvre les portes facilement.
J’aime aussi partager mon expérience de musicien d’orchestre : j’ai fait partie de l’harmonie de la Garde républicaine, le Mahler Chamber Orchestra, et  mes orchestres successifs à Radio-France, le National puis le Philharmonique. J’essaie de faire venir des élèves à mes côtés à l’orchestre. Ce sera la réalité du métier.
On est moins dans l’esprit de compétition de nos jours en France : ayant peut-être plus de craintes pour l’avenir, on privilégie les concours d’orchestres et de professeur au détriment des concours internationaux. Qui ne sont pas d’ailleurs le même genre d’exercice.

- Et comment vois-tu ton avenir ?
Les projets sont très nombreux. Je viens de sortir un CD Boulez Jarrell Mantovani. Un programme exigeant pour un public spécialisé. Les Sonates de Brahms déjà enregistrées devraient sortir l’an prochain, un trio avec cor...J’aurais envie de sortir ma version du concerto de Mozart sur instruments d’époque.
Je n’ai pas envie d’abandonner les vidéos, des transcriptions pour violon, piano, des ensembles inédits sur instruments d’époque (ouvertures de Mozart,…). C’est un mouvement de fond qui s'est installé maintenant avec les chaines Youtube, les plateformes digitales des orchestres comme celui de Berlin,…

Pour voir les vidéos de Nicolas :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100045084497436   ou :
https://www.youtube.com/channel/UCcBMAqQ2hW86KPbRV0Nttow  ou bien :
acteurs baldeyrou zauberflote


J.M.P.