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TECHNIFLÛTE

Catherine Baert



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TECHNIFLÛTE
Parution récente aux Éditions Robert Martin

Questions à Catherine Baert
Votre Guide de pédagogie Musicale à l'usage des professeurs, est complété avec la parution de TECHNIFLÛTE, Cahier d’exercices journaliers à destination des élèves de premier et deuxième cycle. Ces deux ouvrages conséquents respectivement de 89 pages et 92 pages sont le fruit de votre expérience d’enseignante au Conservatoire de Colmar. Comment s’articulent-ils ? Sont-ils dissociables ?
J’ai écrit le Guide de Pédagogie avant Techniflûte.
J’accueille de nombreux stagiaires en tutorats pédagogiques dans ma classe et je me suis rendue compte qu’ils manquaient beaucoup d’outils pédagogiques efficaces et de repères pour guider et aider les élèves. C’est à leur demande que j’ai mis par écrit mon expérience et les outils que j’ai pu développer au fil des années d’enseignement. Il était indispensable d’y joindre les exercices pratiques à réaliser avec les élèves. Techniflûte a donc vu le jour logiquement dans la foulée.
Certains chapitres sont la mise en pratique directe des techniques détaillées dans le Guide.
TECHNIFLÛTE est destiné aux élèves.
Le Guide, lui, est écrit pour les enseignants et complété par
TECHNIFLÛTE pour la mise en pratique.
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TECHNIFLÛTE recense une grande partie des problèmes techniques à surmonter pour le jeune élève et propose au quotidien des exercices d’apprentissage. Pour surmonter ces difficultés techniques, vous proposez le plus souvent des exercices composés à deux voix, est-ce la marque de votre envie de toujours placer l’écoute et le sens artistique au centre du travail de base ?
Oui, bien sûr, tout exercice peut et doit être musical. Il est beaucoup plus plaisant pour l’élève comme pour le professeur de jouer à 2. Cela donne un esprit plus ludique à ce travail technique indispensable. La 2ème voix est du même niveau de difficulté que la 1ère. L’élève peut donc aborder les 2 s’il désire approfondir. Et dans la situation de pédagogie de groupe les élèves jouent ensemble.
Vous citez en exergue trois piliers de la pédagogie, patience, exigence et bienveillance. Pouvez-vous développer sur la notion de bienveillance. Que regroupe-t-elle ?
Le respect de l’élève avec sa personnalité, ses forces et ses faiblesses, ses difficultés, sa propre vitesse de progression.
La gentillesse du professeur à son égard et la confiance exprimée dans sa capacité à progresser et grandir.
La valorisation de ses réussites et de ses progrès.
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Une autre notion qui se dégage de vos ouvrages est celle concernant la pédagogie de groupe. Comment l’entendez-vous ?
Je pratique la pédagogie de groupe depuis des années. Je trouve ceci très enrichissant pour les élèves (quel que soit le niveau). Ils apprennent beaucoup par l’écoute des autres, interagissent beaucoup pour progresser, en réexpliquant, conseillant, aidant celui qui rencontre une difficulté.
A une époque où les enfants sont très sollicités par différentes activités et les technologies, les cours en groupe permettent d’offrir un lieu de vie et d’échanges humains riches et motivants, des amitiés qui durent basées sur des habitudes d’écoutes, de respect mutuel et de collaboration. Valeurs qu’on ne doit pas hésiter à développer chez les jeunes !
Vous préconisez au besoin pour les plus jeunes élèves, l’apprentissage sur le piccolo. Les résultats sont-ils intéressants ?
Oui ! Avec des enfants de 6 ans, cela fonctionne très bien. L’émission du son est aisée sur les piccolos à tête métal. (Je travaille uniquement dans le registre grave et médium). Ces instruments sont très légers et conviennent parfaitement aux bout d’choux. On commence directement avec l’instrument entier sans passer par l’étape « tête seule ». C’est plus motivant pour les petits et tous arrivent à jouer quelques chansons pour Noël. Le passage ensuite à la flûte » Petites Mains » se passe sans encombre.
Au sein du Conservatoire de Colmar vous animez un ensemble de flûtes, est-ce votre laboratoire pédagogique ?
Non, ce n’est pas un laboratoire. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un aboutissement de tout le travail mené individuellement par chaque élève. L’ensemble est le lieu où tous se retrouvent. Cela forme un groupe très uni, chacun étant animé par une passion commune et par le désir de participer au mieux de ses moyens à la réussite collective.
Il est une grande source de motivation. Les plus jeunes découvrent leurs ainés qui deviennent leurs modèles.
A l’âge délicat de l’adolescence où certains se démotivent, la pratique collective au sein de ce groupe leur plait et les incite à continuer leur cursus au conservatoire. Ils n’ont pas envie de quitter le groupe, ni toutes les amitiés qui y coexistent. Cela leur permet de passer le cap délicat. Ils deviennent ensuite leaders du groupe et en sont heureux et fiers.
C’est aussi un magnifique outil : Il permet de nombreux concerts, projets communs avec des structures extérieures (écoles de musique associatives, chœurs, écoles…)
Vous êtes également investie dans la formation professionnelle au sein de l’association Graines de flûtes. Quels sont vos prochains rendez-vous en Alsace ?
Nous avons encore deux sessions lors de cette année scolaire avec le jeune ensemble Graines de flûtes avec concert le 13 mai à 19h à Guémar (68)
Une journée pour les flûtistes adultes amateurs le 19 mars.
Des formations sur le répertoire du cycle 1 et la motivation des élèves.
Nous sommes en train d’organiser pour octobre le 1er Flûte Alsace : une journée pour tous les flûtistes, tous âges et tous niveaux qui souhaitent jouer en (très) grand ensemble de flûtes avec répétition toute la journée et concert le soir.
Vous avez participé avec Annick Sarrien Perrier à la conception de la 2ème METHODE DU TOUT PETIT FLUTE. Quel a été votre apport pédagogique ?
Lors d’une discussion avec Annick après la parution du 1er volume, elle m’a proposé de travailler avec elle sur la suite. Nous avons conçu les leçons et tout écrit ensemble et j’ai réalisé les 2èmes voix des petites études.
Quels sont vos autres projets d’écriture ou d’arrangements pour les jeunes flûtistes ?
Un conte musical dont ma sœur a écrit l’histoire, sortira à la rentrée. Pour ce recueil, j’ai composé 6 pièces pour 2 flûtes et piano et arrangé 3 airs irlandais pour 2 flûtes et harpe (ou piano).
Plusieurs arrangements pour ensemble de flûtes, dont la Marche des Rois et la Farandole de Bizet devraient sortir à la même période. Je ne vous en dis pas plus car pour les autres pièces , nous attendons l’accord des compositeurs.
Votre classe de Colmar ne désemplit pas. A consulter sur le site du CRD les résultats de vos anciens élèves devenues professionnelles, vous pouvez être satisfaite de votre enseignement….
Comme tout professeur, je suis heureuse lorsque les élèves réussissent et peuvent vivre de leur passion. Comme Hélène Freyburger (24 ans) qui a été titularisée en novembre dernier Flûte Solo à l’Orchestre Philharmonique de Brème en Allemagne et Upama Muckensturm qui se perfectionne auprès d’Emmanuel Pahud à Berlin.
Évidemment je les ai guidées et leur ai donné tout ce que je pouvais mais ce sont des filles extraordinaires, motivées, enthousiastes, très musiciennes avec une très grande capacité de travail et qui savent rebondir après chaque déception.
Elles méritent amplement leurs réussites.

D’autres poursuivent leurs études et j’espère qu’elles s’en sortiront aussi bien. Je pense aussi à ceux et celles qui sont aujourd’hui enseignants dans la région et que j’ai l’occasion de revoir souvent lors de projets communs avec nos classes.
C’est toujours une fierté de travailler avec de tels élèves (et une grosse responsabilité aussi) mais sans oublier tous les autres, motivés, toujours présents et investis dans leur parcours amateur et qui nous portent au quotidien, nous obligeant parfois à trouver de nouvelles solutions… et à qui nous nous devons de donner le meilleur de nous-mêmes.
Mais votre Guide de pédagogie Musicale insiste aussi sur les nombreux élèves modestes qui peuplent les classes de nos conservatoires et écoles de musique et donne de judicieux conseils aux professeurs pour les entendre, les comprendre et leur donner la meilleure attention afin qu’ils ne se découragent pas et progressent à leur rythme dans la bienveillance, la patience et convaincus par l’exigence.
Je tiens à remercier les Éditions Robert Martin et toutes les personnes qui ont œuvré sur ces ouvrages pour la qualité du travail réalisé.
Et un merci tout particulier à Christophe et Christine Félix pour la simplicité de notre collaboration toujours pleine de bonne humeur !

Y.R.