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Orchestre d’HARMONIE du RHÔNE

Dirigé par Leonard Slatkin et Florent Bonnetain



slatkin
© ONL – Leonard Slatkin

Le 20 et 21 septembre, Lyon a fêté dignement The Happys Days franco-américains avec un programme de découverte culinaire proposée par The Rolling Cantine, sportive avec La ligue Rhône-Alpes de Baseball et culturelle avec différents orchestres - le marching band Quincaillerie orchestra,  l’Orchestre d’Harmonie du Rhône  et l’Orchestre National de Lyon. Week-end d’autant plus spécial que tout ce beau monde en a a profité pour fêter les 70 ans du directeur musical de l’orchestre, Leonard Slatkin.

L’Orchestre d’harmonie du Rhône, ensemble composé en majorité d’amateurs et de quelques enseignants de la Région, a été invité à l’Auditorium de Lyon et a eu le privilège d’être dirigé par le maestro lui-même, Leonard Slatkin. Florent Bonnetain, chef attitré de l’Orchestre d’Harmonie du Rhône a avec grand plaisir laissé sa baguette au chef américain. Ils ont construit ensemble un programme autour des compositions originales pour orchestre d’harmonie et galamment mis à l’honneur de femmes de talent : Ida Gotkovsky, compositrice et pianiste française, élève de Nadia Boulanger, et Cindy McTee, compositrice américaine, élève du compositeur polonais Krzysztof Penderecki et épouse de Leonard Slatkin.

florent bonnetain
Nous avons demandé à Florent Bonnetain comment cette aventure a débuté :
C’est vrai que je ressens comme un honneur, une reconnaissance du travail de tous les musiciens de l’harmonie d’être invité à jouer dans l’Auditorium de Lyon et surtout confié la direction au maestro Leonard Slatkin. C’est en effet, le lieu privilégié de l’orchestre symphonique professionnel. Mais, c’est une maison très ouverte car c’est la troisième fois que nous sommes invités par l’administration de l’orchestre et son directeur général Jean-Marc Bador. Avec une première invitation à jouer sur le parvis le 21 juin 2012.

Mais L’aventure, comme vous dites, commence en 2007. Il faut remonter à cette période car le samedi 27 octobre 2007, l'Orchestre d'Harmonie du Rhône participait à la première édition en direct et en public du Kiosque des amateurs, émission diffusée sur France Musique et produite par François Dru. François est vraiment celui qui nous a permis de réaliser des projets hors du commun grâce à son émission magique où il donnait aux orchestres d’harmonie la place qu’ils méritent. Déjà nous avions eu la chance d’enregistrer l’émission depuis la Salle Varèse du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, avec la participation exceptionnelle de Juliette Hurel, flûte solo à l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam, et Thierry Caens, professeur de trompette au CNSMD de Lyon. France Musique nous avait donné les conditions optimum. Malheureusement, cette émission a disparu des ondes en 2010. Heureusement, François Dru est venu par la suite à Lyon au poste de Conseiller artistique à l’Orchestre National de Lyon aux côtés du chef d’orchestre Leonard Slatkin.

Dès son arrivée à Lyon en 2011, François a dynamisé un projet autour des orchestres à vent. Nous avons organisé ensemble le Festival «  C’est la reprise » à la Bourse du travail de Lyon présenté par Frédéric Lodéon. Il nous a ensuite recommandé auprès de l’Auditorium lorsqu’un projet d’associer un orchestre d’harmonie à la Fête de la musique 2012 a été mis en place. Il nous a ainsi    présentés à l’administration et son chef.
Nous avons sympathisé et voilà comment des musiciens amateurs se sont retrouvés le dimanche 21 septembre 2014 à l’auditorium de Lyon dirigé par un chef prestigieux du monde symphonique.
slatkin lyon
L’Harmonie est constituée en majorité de musiciens amateurs ?
Vous-même êtes amateur ?

Si musicien amateur signifie ne pas en vivre, oui. J’ai un métier tout à fait différent, dans le réseau national de la communication publique, comme directeur. Mais j’ai toujours fait de la musique en parallèle d’autres études. Je suis tubiste, ancien élève de Christian Delange. Je donne tout mon temps libre, plus tôt ce qui en reste à la musique et aussi à l’éducation musicale des jeunes en intervenant à l’école de musique associative d’Heyrieux dont je dirige l’harmonie et l’orchestre junior cadet ainsi qu’à l’école de musique de Décines.
L’Orchestre d’harmonie du Rhône répète un dimanche par mois, toute la journée. Comme la majeure partie des harmonies françaises elle se compose de 80 % d’amateurs éclairés et des enseignants de la région qui n’oublient pas leurs racines musicales.
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Photos Roman Zgorzalek

Quelles étaient les pistes pour concevoir le programme du 21 septembre ?
Nous avions avec les musiciens de l’Orchestre d’Harmonie du Rhône l’ambition de monter un programme original. Bien sûr l’entame du concert était un clin d’œil à Leonard Slatkin avec la musique de son complice John Williams avec Star Wars Saga (arr. J. De Meij) puis Randall Thompson The Road Not Taken, le Poème du feu d’Ida Gotkovsky et Contre qui, Rose de Morten Lauridsen.

Œuvres que vous avez dirigées ?
Oui en effet. La musique de Star Wars devait rappeler à Leonard Slatkin le concert qu’il donna en l’honneur de John William avec l’orchestre à vent The US Marine band, la « musique officielle du président des USA ».
La pièce interprétée avec le chœur Blok’Notes, sur une mélodie simple The Road Not Taken, tirée du cycle Frostiana, a été créé en 1958 par Randall  Thompson, professeur de Leonard Bernstein. Nous voulions également rendre hommage aux femmes compositrices et bien naturellement à la française Ida Gotkovsky. Le Poème du feu a été composé en 1978 à la demande d’un orchestre américain. Le parallèle était réalisé d’inviter une compositrice américaine. Naturellement notre choix se porta vers l’épouse du maestro, Cindy McTee.
Elle nous a proposé Circuits. D’abord écrite pour ensemble avec cordes en 1990,  cette deuxième version représente, des mots mêmes de son auteur, sa première œuvre «de maturité» inspirée clairement du jazz, avec des formules répétitives et un rythme vif et  obsédant.
A la première répétition, Leonard Slatkin a transformé l’orchestre de l’harmonie du Rhône. Par son charisme, sa précision et sa connaissance parfaite de l’orchestre à vent. Ses demandes étaient très précises et efficaces car il savait ce qu’il voulait entendre. Son expression favorite : « well balanced » pour parler d’un orchestre bien équilibré. La recherche de l’équilibre sonore n’a jamais été relâché. Il a obtenu avec les musiciens ce qu’il souhaitait. Bien entendu, il connaissait par cœur l’œuvre de son épouse. Récemment, il l’a enregistré avec son orchestre américain, Detroit Symphonic Orchestra.
On ressent bien que pour lui, il n’y a pas de barrière entre les différentes formes d’orchestres. Sa culture américaine lui donne une grande ouverture d’esprit. Nous n’avons pas senti de condescendance à nous diriger, une harmonie et de plus des amateurs. Il a été aussi exigeant qu’avec un orchestre professionnel tout en mesurant l’écart technique qui existe naturellement.
Avec lui à la direction, en deux répétitions, nous étions prêts à affronter la scène.
Circuits exige une maitrise très technique de tous et notamment des graves de l’orchestre et des percussions.
La dernière pièce du programme officiel, le divertimento de Vincent Persichetti se compose de six courts épisodes de caractères variés. Écrite en 1950, c’est la première des 13 compositions dédiées à l’orchestre d’harmonie. Persichetti, mort en 1987 à Philadelphie reste l’un des plus grands auteurs américains pour orchestre d’harmonie.
Professeur à la Julliard School de New York il aura comme étudiant entre autres Philip Glass et Steve Reich. L'œuvre symphonique de
Vincent Persichetti est d’importance, il avait l’habitude dire de ses compositions pour harmonie, « Après l’écriture des bois, des cuivres, je n’ai pas trouvé la nécessité de faire entrer les cordes ».

Comment reprendre la baguette, laissée pour deux pièces à Leonard Statkin et l’orchestre à sa suite ?
Naturellement. Les rapports ont été tellement simples, chaleureux et efficaces.
J’ai d’ailleurs repris la baguette pour un bis que nous avons concocté spécialement pour célébrer l’anniversaire de Leonard Slatkin à travers un medley de différentes pièces avec un final joyeux et enthousiaste.
C’est vrai qu’en France, nous n’avons pas l’habitude de cette transversalité entre monde amateur d’harmonie et monde symphonique. Nous avons une vision plus verticale, plus séparée.
La culture transversale de Leonard Slatkin, initiée par son père Felix, violoniste et chef d'orchestre à Hollywood chez qui avaient leurs habitudes Igor Stravinsky, Nat King Cole ou Frank Sinatra. Son père dirigea pendant la Seconde Guerre mondiale, comme chef de l'Army Air Force Tactical Command Orchestra et fondateur du Hollywood String Quartet.
Grâce à des opérations comme nous le menons à Lyon, les barrières tombent d’elles-mêmes. Bien entendu les amateurs ne peuvent se hisser au niveau d’exigence des musiciens professionnels. Mas le propos n’est pas là, il est de partager la musique avec le public, de servir la musique.

Quel est l’apport d’une telle aventure ?
Il est à mon sens double. Nous avons vu dans la salle de l’Auditorium des musiciens de l’orchestre et notamment des cordes enthousiastes de découvrir un orchestre à vent amateur. Et également des musiciens plus habitués de l’orchestre d’harmonie découvrir cette magnifique salle de concert et décider de s’abonner pour la première fois à la saison de concerts de l’Orchestre national de Lyon. Voilà en tout cas un pari gagné pour tous.      

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Un programme entier d’œuvres orchestrales de Cindy McTee est paru en 2013 chez Naxos, dirigé par son époux (cf. Naxos 8.559765)









Leonard Slatkin dirige
en l’honneur de John William
 l’orchestre à vent, The US Marine band

Prochaine grande rencontre à l’Auditorium de Lyon
Dimanche cuivré

•    dimanche 09 novembre à 11h
L’Ensemble de cuivres et percussions de l’Orchestre national de Lyon.
https://www.auditorium-lyon.com/Saison-2014-2015/Happy-days/Cuivres-en-folie/Dimanche-cuivre

Y.R.