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Les algorithmes de l’ADN musical

La créativité programmée



L'essayiste et économiste à succès Jeremy Rifkin nous annonce dans son dernier livre La Nouvelle Société du coût marginal zéro un changement de paradigme, les « Collaborative Commons ».

Pour lui, Internet et ses réseaux sociaux bouleversent le vieux monde au point  que l’évolution de l’humanité va radicalement transformer le mode d’organisation de la civilisation au XXIème siècle, mais aussi notre vision du monde et « entraîner un changement de la conscience collective  ».
Vers le pire ou le meilleur ?

Comme dit l’autre « Dans le mieux, il est difficile de faire mieux ; mais, dans le pire, il est toujours facile de faire pire. »

Les créateurs « artisans » ont-ils une chance d’éviter ce pire ?
Pas certains !

Rifkin cite Music Xray une startup américaine qui utilise le Big Data et les algorithmes pour identifier les titres qui ont les meilleures chances de devenir des tubes. La même chose se produit avec l’industrie du 7ème Art qui utilise elle aussi l’évaluation par algorithme pour prévoir quels films feront un succès à coup sûr. Les technologies de l’information et les algorithmes s’insinuent dans tous les domaines désormais.
Music Xray utilise un logiciel raffiné pour comparer la structure d'une chanson à d'autres chansons enregistrées antérieurement, afin d'évaluer ses chances de percer et de faire un tabac. Un autre programme, développé par Epagogix, analyse les scripts de films afin de prévoir les prochains succès du cinéma.

Imaginons que cela fonctionne et que l’ensemble de la production mondiale de création culturelle soit formatée pour répondre à l’attente du consommateur mélomane ou cinéphile. Dans une centaine d’années, nos descendants n’auront plus rien à comparer. Toutes les musiques seront standardisée et le cinéma stéréotypé. Bonjour l’avenir.

Je me rappelle une scène du film Amadeus de Miloš Forman dans laquelle l’empereur Joseph II après la première de l’opéra Le 16 juillet 1782, L'enlèvement au sérail, dit à Mozart : «Trop de notes, mon cher Mozart !
- Sire, pas une de trop ! Répond le génie.

Joseph II s'attendait selon les usages de l'époque à quelques turqueries aimables et faciles, ne livrant au public que quelques ariettes et non un Opéra moderne. Déjà le logiciel défaillant et cela fait du bien.
Yves Rémy
Y.R.