Ce site nécessite JavaScript. Merci d'en autoriser l'exécution.
Please enable JavaScript in order to use this web site.
Pour revenir à la newslettre, cliquez ici
"Impression Tokyo"

André Chpelitch



"Impression Tokyo"
Ballade impressionniste dans la capitale du Japon souvent fréquentée par André Chpelitch lors de ses tournées orchestrales.
impression tokyo nomenclature
Cette chronique autour de la parution récente aux Éditions Robert Martin de la partition pour Orchestre d’Harmonie "Impression Tokyo" nous donne l’occasion d’évoquer deux instrumentistes français exceptionnels, le trompettiste d’orchestre André Chpelitch et le clarinettiste concertiste de renommée internationale Paul Meyer. Non comme solistes mais comme compositeur pour André Chpelitch et directeur d’orchestre pour Paul Meyer.

Depuis quelques années, André Chpelitch, trompette solo de l’orchestre de Paris durant 16 ans, compose régulièrement pour ses amis et collègues musiciens.
Parmi ses créations figurent quatre pièces éditées chez Robert Martin : la Suite hétéroclite pour trompette et piano (enregistrée par Frédéric Mellardi), La ballade à Joinville pour cor et piano, Passage pour trombone et piano. Il a également à son catalogue Musica Miklos pour piano, Episodes pour ensemble de cuivres, Chansons Rhénanes d'après Apollinaire pour baryton, basse et cor, un Quintet à cordes et Quartet pour piano, violon, hautbois et percussions.

"Impression Tokyo" a été écrite en 2010 pour Orchestre d’Harmonie, dédicacée à son ami Paul Meyer et au Tokyo Koseï Wind Orchestra, le célèbre ensemble à vent japonais dont le clarinettiste français est le Chef principal depuis 2009.
La création a eu lieu en octobre 2011 au Kioi Hall de Tokyo.

Nous avons souhaité recueillir les « impressions » de Paul Meyer sur cette création.

Entretien avec Paul Meyer

- Paul Meyer vous avez créé « Impression Tokyo » d’André Chpelitch au Kioi Hall de Tokyo avec le Tokyo Koseï Wind Orchestra. Quelle a été la réaction du public japonais à l’écoute de cette pièce d’un compositeur français qui évoque leur capitale ?
Cette création a eu lieu lors d’un concert d’abonnement et le public habituel a été agréablement surpris et satisfait de cette pièce d’un compositeur français pour eux inconnu. Cette pièce actuelle servie par un langage musical tonal et très mélodique, tranche avec la vision d’une certaine création contemporaine.

- Pour vous, quelles ont été les sources d’inspiration d’André Chpelitch ?
André s’est souvenu de ses ballades dans Tokyo, impressionné par la vie trépidante mais organisée de cette ville où malgré une surpopulation tout est soigné et garde le respect des traditions. Cela se ressent dans sa musique avec une alternance de passages calmes et intense. C’est vrai qu’à Tokyo on peut en traversant un boulevard changer complètement d’univers.

- Pour son évocation, André Chpelitch n’utilise pas d’instrument traditionnel japonais mais insère dans la nomenclature de l’Orchestre d’Harmonie un piano.
André n’a pas souhaité écrire de la musique « japonisante ». Ce n’est pas de la musique descriptive mais davantage comme son titre l’indique de la musique d’impressions ressenties. D’ailleurs, les japonais n’auraient sans doute pas apprécié l’utilisation d’instruments traditionnels considérés alors comme folkloriques.
En revanche la présence du piano, traité comme un instrument d’orchestre apporte avec son soutien harmonique une profondeur à l’ensemble et surtout renforçe la rythmique par un jeu parfois très percussif.

- Comme éminent clarinettiste, vous êtes sensible, sans aucun doute, au fait que le pupitre de clarinettes pour « Impression Tokyo » intègre le cor de basset en Fa.
C’est d’ailleurs à ma demande. Le Tokoy Koseï, comme Orchestre d’harmonie est très proche des formations américaines. Le quatuor de clarinettes incorporent les grandes sib ou en la, la petite mib, la clarinette basse et deux cors de basset.
Ils apportent une couleur très ronde et chaude à l’ensemble. André a donné aux cors de bassets des parties mélodiques importantes en évitant les doublures harmoniques systématiques.

- Vous dirigez le Tokyo Koseï Wind Orchestra depuis quelques années. Comment est née cette collaboration ?
Avant de découvrir l’orchestre d’harmonie, j’ai beaucoup dirigé de nombreux orchestres symphoniques comme l’Orchestre National d’Ile de France, l’Orchestre Symphonique du Danemark, le Philharmonique de Skopje, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, le Stuttgarter Kammerorchester...
Myung-Whun Chung m’a également associé à la direction de l’Orchestre Philharmonique de Seoul.
C’est en 2008, lors d’une invitation au Concours International de composition où j’ai dirigé la finale que l’administration du Tokyo Koseï Wind Orchestra m’a proposé le poste de Chef principal. Depuis 2009, je fais donc annuellement une tournée de trois semaines et quelques concerts d’abonnement. C’est comme cela que j’ai proposé la pièce d’André Chpelitch.
Je suis attiré comme clarinettiste par le grand répertoire mais aussi par susciter et faire découvrir de nouvelles commandes. Je le suis également pour les formations orchestrales. Mais c’est beaucoup plus difficile à gérer. Tout revient bien sûr à des questions de financement pour les commandes. Le Japon se relève péniblement du terrible tremblement de terre de Fukushima. Le Koséï est géré par une organisation humanitaire qui s’implique actuellement très fortement et a du faire des choix.

- Quelles sont les autres œuvres originales françaises que vous avez proposées à cette formation.
En 2012, nous avboleroons enregistré en live le CD « Bolero de Meyer ». Donc au programme Maurice Ravel, Florent Schmitt, Dionysiaques, L’apprenti sorcier de Paul Dukas et Darius Milhaud avec Scaramouche dans la version pour clarinette ainsi que Marche militaire française de la Suite algérienne de Camille Saint-Saëns.

J’apprécie également de programmer une transcription de la Grande partita de Bach ou de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.
J’apprécie moins les adaptations de musiques de film et préférerai jouer des œuvres nouvelles. J’ai proposé au Koseï de passer commande d’une œuvre pour instruments à vent au compositeur français Thierry Escaich. Les japonais toujours très mesurés réservent leur décision.

- Est-ce envisageable de vous voir diriger en France, un orchestre d’harmonie professionnel ?
Jusqu’à présent je n’ai jamais eu de sollicitations que ce soient d’orchestres professionnels ou amateurs. Je ne désespère pas d’en avoir.

"Impression Tokyo" d’André Chpelitch a-t-elle été rejouée ?
Non, nous attendions la diffusion de la partition imprimée. C’est maintenant chose faite grâce aux Editions Robert Martin et je ne doute pas que cette pièce sera rapidement au programme de concert des grandes harmonies françaises et étrangères. J’espère que le projet d’enregistrement avec l’Orchestre de La Garde Républicaine est toujours d’actualité. Peut-être me feront-ils l’honneur de m’inviter à diriger. J’y retrouverai d’excellents amis.


Y.R.