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De la passion avant toute chose !

ou "Fermeture annuelle" pour raison de congés....



fruit-passionVoilà, ça y est, retour du rituel. Les pupitres sont rentrés, les parasols sont maintenant ouverts. Aussi récurrent que les hausses du 1er juillet, que la Patrouille de France dans le ciel parisien un 14 juillet, pour deux mois ou presque, les répétitions sont suspendues, les gammes remplacées par des bains de soleil et sauts dans les piscines, les étuis sont rangés jusqu’à début septembre.  Étrange, l’année compte douze mois mais la saison musicale, à peine dix. Et encore, pour ne trop rendre jaloux les travailleurs anglo-saxons, je n’ose ôter les autres vacances de l’année. Enfant, je ne comprenais pas pourquoi la vie se figeait pendant deux mois d’estive même si un autre air permet de se retrouver et d’effacer les fatigues de l’année. Le temps me semblait long, deux mois loin de mon troupeau, hors de la salle de classe... Après la réflexion qui secoue  le pays, autant que le Tour de France lors de sa journée de repos (encore un pschitt !),  sur la réduction des vacances d’été pour les scolaires, à quand un référendum sur la poursuite des activités des orchestres et ensembles amateurs sur tout juillet et août ? Les suffrages ne seront pas nombreux. Il semblerait que la passion s’estompe…  
Ce joli mot, bien fruité et au final très français,  pour certains de mon entourage, c’est la clef de voûte concernant le milieu amateur. La passion. Celle qui entretient votre couple avec votre instrument depuis des années, celle qui vous donne envie de quitter la maisonnée l’hiver pour aller répéter, celle qui vous permet d’ouvrir grandes vos trompes d’eustache quand un virtuose à piston ou clétages vient jouer près de chez vous et vous donne l’envie de progresser. Cette passion, c’est l’élément nutritif de l’existence, ce qui peut vous faire vous lever le matin arborant un grand sourire, ce qui vous aidera au quotidien à émettre un gamme de do majeur pour la cent millième fois de votre existence de musicien.
Je ne remercierais jamais assez le milieu amateur de ce qu’il peut m’apporter sur ce champ, de plus en plus infertile si l’on parle des professionnels. J’ai toujours trouvé cela étrange. Trop de professionnels se désintéressent de leur cadre d’activité et de cette musique qui leur fait gagner leur vie. Bien souvent, les amateurs possèdent bien plus de culture musicale et d’intérêt pour la forêt des sons que ceux censés être rémunéré à tout connaître. Peu de professionnels, au final – bien heureusement, ils ne sont pas tous aussi endormis ! certains sont exemplaires – achètent des disques ou  se déplacent écouter leurs collègues et néanmoins amis. Évidemment, toute profession nécessite de fermer l’étui afin de pouvoir penser à autre chose, il y a un temps pour tout mais la musique (je devrais placer un M majuscule quand je parle de ma meilleure amie ) n’est-elle pas au dessus de tout ?
Heureusement, il y a les amateurs passionnés pour remplir les salles de concert, foncer acheter un CD après un passage radio ou télé, acheter des instruments et partitions sans toujours négocier de fortes remises et ne pas se plaindre que la répétition est trop longue ou les conditions épouvantables…
Heureusement, certains professionnels n’ont pas oublié, qu’intrasèquement, ils restaient des vrais amateurs, ceux qui frissonnent quand la magie de la musique s’élève et qui se disent qu’ils ont de la chance d’exercer ce métier... Que de jouer dans un orchestre ou de donner des cours, de nos jours, c’est pas si mal que cela. Ces derniers méritent un peu de vacances. Mais gageons que l’instrument ne sera pas trop loin et que non loin de la tente ou de la piscine, vous pourrez entendre quelques poses de son ou gammes ! Si vous croisez ces derniers phénomènes, n’hésitez pas, osez la discussion avec ces individus quelque peu isolés, l’échange sera certainement… passionnant.
Allez, bonnes vacances aux forçats de l’anche, archet, clavier, des baguettes, des pistons et autres coulisses. Vous méritez votre repos !

P.S. : en parlant de passionnés. Je l’annonce dès maintenant : mettez une croix dans votre calendrier sur le samedi 24 septembre et venez jusqu’à Lyon, à la Bourse du Travail, à partir de 17h30. Nous allons tenter une véritable réunion de passionnés : enfants, amateurs et professionnels. Tous seront réunis pour un gigantesque concert avec de nombreuses surprises… Plus d’informations dans le prochain numéro !
Quelques indices pour cet été : Orchestre d’Harmonie du Rhône, Musique de la Police Nationale, Frédéric Lodéon, Orchestre des Jeunes de Limonest, Thierry Muller Solistes de l’Orchestre National de Lyon…

F.D.