Pour revenir à la newslettre, cliquez ici| L'Orchestre d'Harmonie du Rhône Quand l'amitié devient musique... |
 C’est à l’occasion d’un numéro de feu le si regretté "Kiosque des amateurs" que j’avais pu rencontrer cette enthousiaste bande de soufflants et percutants venue des confluents de la Saône et du Rhône. J’ai lu quelque part - un neurone en état clignotant encore dans les ventricules de ma tête m’indique chez Jankelevitch mais bon… – qu’il y a des rencontres qui ne durent que le temps d’un battement de paupière mais en cette occurrence, l’exercice professionnel tourna à la véritable histoire d’amitié. Il faut dire que les Dieux étaient avec eux, surtout ceux panthéistes, de la nature et des fleurs, et de l’incroyable histoire, pour débuter la rencontre, de ce bouquet livré au studio peu avant le direct, sans qu’un seul Lyonnais de la bande d’émissaires de cet O.H.R. ne connaisse l’identité de l’envoyeur. La marque de fabrique de cet orchestre amateur était résumée dans ce geste généreux, déclaration sans retour attendu qui marquait la passion et l’attachement. Tel est le fondement de cette bande d’amis assemblée autour de la pratique de la musique en amateur, gratuitement, simplement, sans arrière pensées ou velléités commerciales. Un exemple pour nous tous. Au moment d’organiser une série d’émissions en extérieur pour la saison suivante, je demandais à un orchestre amateur de jouer en direct et sans filets, en association avec des professionnels concertistes de haut rang qui acceptaient les règles d’un jeu rare : se produire aux côtés de « simples » amateurs, sur les lieux d’exactions sonores de ces formations du dimanche capables de mobiliser les énergies et volontés. Donc, au moment de dresser la grille de production des cités qui devaient être visitées, ces Lyonnais sortirent des méandres de ma mémoire et s’imposèrent fort logiquement sur la liste des récipiendaires . Avec la bénédiction d’un directeur conciliant et ouvert (M.Fourès), l’aide d’un professeur de trompette (un certain Thierry Caens...) qui a saisi que la musique est partout, pour tous et sans degré de distinction ; cette émission en direct fut réalisée depuis la Salle Varèse du CNSMD de Lyon. Cela ne fut pas sans mal. Il y eut quelques obstacles logistiques, quelques incompréhensions (non, les amateurs ne sont pas des briseurs de percussions…), il fallait voir ceux qui devaient se présenter en habit noir pour l’émission, la veille du grand jour radiophonique, en la fonction de conducteur de camion, manutentionnaire d’un soir, afin de récupérer un jeu de timbales prêté par tel conservatoire, un vibraphone récupéré par tel école de musique de l'agglomération… C’est aussi cela la vie d’un orchestre amateur. Les suées des projecteurs mais aussi des agitations d’arrière cour. De manière fort logique, cette union forte entre ces personnalités aussi diverses et variées se reflète également lors d’évènements plus calmes, ceux qui durent en toute quiétude plusieurs heures durant, dans la station assise, serviette à carreaux sur les genoux, tablier de sapeur en bouche, un pot de jus de raisin du secteur qui a bien vieilli près d’un verre déjà vide. Chacun oublie alors sa fonction dans cette micro-société exemplaire mais, pourtant, les fourchettes tombent encore en cadence. Le résultat musical de cet O.H.R est stupéfiant. Ils se réunissent pas session, travaillent avec le plus grand sérieux de redoutables pièces pour orchestre d’harmonie. Des musiciens professionnels, représentants de deux orchestres dits « National », venus entendre ces amateurs du dimanche furent subjugués par la technique et le charisme de leur chef. Une baguette professionnelle ? Pas du tout. Un jeune homme, chargé de communication dans la vie civile, fin amateur - dans la définition de celui qui aime - qui vénère les partitions de l’ère postromantique, et qui transmet sa passion au pupitre avec conviction et détermination.  Avec lui et la pleine acceptation de ses ouailles instrumentistes, tout est possible. Comme ce concert donné à la salle Rameau avec cette imposante Symphonie n°3 Planet Earth de Johan de Meij. Sur le papier, cela semble infaisable pour un orchestre amateur, L’O.H.R. ramasse le gant jeté et fait bien plus, impose une énergie que l’on voudrait ressentir chez bien des orchestres professionnels qui oublient la chance de pouvoir côtoyer l’onde musical chaque matin. Je pourrais développer sur les personnalités qui composent cet orchestre à « l’énergie renouvelée » selon leurs propres propos, dresser le portrait de ces valeureux venus de toute la Région Rhône-Alpes mais le plus trait le plus idoine et créatif, pour ces gones et gonettes sera de pousser les portes d’une salle de concert et de les entendre propager leur passion. Au fait, le nom du chef : Florent Bonnetain. |
Les prochains concerts de l'O.H.R. : - Dimanche 11 juillet : Festival de l'Ile Barbe (voir le site de l'OHR pour tous renseignements)
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| F.D. |