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Heckelphone

Insolite instrument




heckelphone
Intrigué par une annonce de recrutement d'un hautboïste en février à l'Orchestre de Paris où en plus du cor anglais le musicien devait jouer «également l’heckelphone.

Pourtant habitué des instruments à vent, je ne connaissais pas ce nom. Et pourtant comme monsieur Jourdain, j'avais entendu et sans doute vu de loin à l'orchestre cet instrument.
Pensant ne pas être le seul dans ce cas, je vous propose une petite révision de la nomenclature de ce pupitre élargi à anche double.

Au-delà du hautbois, du hautbois d'amour, du cor anglais, du hautbois baryton redessiné par François Lorée en 1889, l'heckelphone à perce large et accordé une octave en dessous du hautbois permet dans certaines œuvres une liaison entre les hautbois et les bassons.
Dès sa mise au point en 1904 par Wilhelm Heckel, Richard Strauss l'introduit en 1905 dans la partition de son opéra Salomé de Richard Strauss.
L'heckelphone sera dès lors quasiment incontournable dans les œuvres de Richard Strauss comme Electra ou Une symphonie alpestre (1915).

Les compositeurs du XXème l'adoptent comme Edgar Varèse, Gustav Holst ou Ralph Vaughan Williams.
Paul Hindemith l’utilise dans son opéra Cardillac et lui dédie en 1928 un Trio pour heckelphone, alto et piano.

On l’entend également  dans Air Varié en quatuor de Jacques Castérède, Aaron Copland dans l’orchestration originale de Short Symphony, dans Timée de Pascal Dusapin ou dans une grande partie des œuvres de Hans Werner Henze.
La pièce avec heckelphone la plus récente est du compositeur anglais Thomas Adès pour Asyla, une œuvre orchestrale donnée dans le cadre du Festival Présences 2007 à Radio France.

Pour compliquer l’affaire, en Allemagne
Wilhelm Heckel a créé également le Piccolo Heckelphone, instrument encore plus rare en mib ou fa puis pour ne pas être en reste, le Hautbois contrebasse en Ut sonnant à deux octaves du hautbois.
Alors lors d’un prochain concert symphonique épatait votre voisin en lui précisant le nom de cet instrument long d’environ 1,30 m reposant au sol sur une courte cheville en métal fixée au-dessous de son pavillon en forme de bulbe. Ou bien faites la remarque que le compositeur aurait été bien inspiré d’enrichir son orchestration du timbre sombre et pénétrant de l’heckelphone.

Et n’oubliez surtout pas d’éteindre votre smart phone.

Y.R.