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“Héros”

Musique de la Légion étrangère



            cd herosSur le site d’Universal Music le dernier Album de Vanessa Paradis "Love Songs" partage la couverture médiatique avec celui de la Musique de la Légion étrangère "Héros".
          C’est le célèbre label Deutsche Grammophon qui produit le CD des musiciens au légendaire pas de marche lent et appuyé à 88 à la noire.


La sortie de l’album “Héros”, célèbre le 150e anniversaire de la bataille de Camerone (haut-fait de l’histoire de la Légion, le 30 avril 1863 au Mexique).
Le programme est composé de marches et de chants célèbres que l'on associe à la Musique de la Légion étrangère partout dans le monde (“Adieu vieille Europe”, “Le Boudin”, “Le Chant de l’Oignon”, “Le fanion de la Légion”, “Un dur, un vrai, un tatoué”) ; il est également complété par de nouvelles interprétations de chansons et musiques populaires comme “Je ne regrette rien”, “La Mer”, “Le Pont de la Rivière Kwaï”, El Degüello, thème célèbre tiré du film Rio Bravo, Le Boléro de Ravel… et la Marseillaise avec le ténor français Roberto Alagna.
 
Rares sont les instrumentistes à vent français qui ont eu le privilège d’enregistrer pour Deutsche Grammophon. Le trompettiste Maurice André de 1960 à 1969 et le flûtiste Patrick Gallois jusqu’en 1998. Aujourd’hui, trompettistes, clarinettistes, trombonistes, clairons… viennent en force s’ajouter à la légendaire liste des artistes de ce label.



Historique

Formée en 1831, avec un effectif actuel d'une soixantaine de musiciens représentants 16 nationalités différentes, dans les années 1860, la Musique est dirigée par Monsieur Wilhem qui compose la marche de la Légion étrangère, le célèbre Boudin.
A la déclaration de la guerre en 1914, la Musique est dissoute et ses légionnaires rejoignent le front avec leurs camarades des unités d'infanterie. La Musique est reconstituée dès la signature de la paix. L'harmonie et l'orchestre symphonique connaissent alors un essor sans cesse grandissant et leur répertoire est très étendu. La batterie, avec ses fifres, trompes et trompettes de cavalerie, est une des plus complètes de l'époque. C'est l'âge d'or de la Musique.
En 1940, la Musique est à nouveau démantelée et une fois encore les légionnaires troquent leurs instruments contre le fusil. Elle renaît en 1946 mais l'orchestre à cordes n'existe plus. L'harmonie en revanche reste le fer de lance de la communication de ce corps.
En 1962, la Musique quitte Sidi bel Abbés et vient prendre garnison avec le 1er Régiment étranger à Aubagne où elle se trouve aujourd'hui encore.

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C’est la Président de Deutsche Grammophon, Mark Wilkinson, qui s’est rapproché de l’Etat Major pour proposer cette collaboration dont Universal Music espère un succès médiatique comparable à celui des albums « Les Prêtres » ou « Les Marins d'Iroise » des « Stentors », et plus récemment de Vincent Niclo, rejoint par les Chœurs de l'Armée Rouge pour son album "Opéra Rouge" (2012), certifié double disque de platine pour 200.000 ventes…
Les grandes stations de radios et les chaines de Télé dont TF1 actionnaire d’Universal Music ont relayé cette information donnant un éclairage nouveau de l’orchestre d’harmonie et du chœur d’hommes aux voix profondes.

La pièce maitresse de cette nouvelle aventure est le général Christophe de Saint Chamas, commandant la Légion étrangère. « Je ne suis pas mélomane, mais j’aime le classique, Piaf, Offenbach et j’aime chanter. Le chant est d’ailleurs constitutif de la légion, il apprend à parler le français, à jouer collectif et met tout le monde à égalité. Quand il chante, le petit fluet peut battre le gros costaud qui chante faux. Mais ce qui m’a surtout plu dans ce projet, c’est la rencontre entre deux mythes internationaux. C’était un énorme défi de travailler avec les meilleurs. On s’est dit : allez, même pas peur! »
Le projet a été chapeauté par Emilie Lardeux, chef de musique de la Légion Etrangère et réalisé par le producteur anglais Jon Cohen.

L’album a été enregistré un album à Paris du 6 au 11 février 2013, dans la prestigieuse salle Colonne, dans le XIIIème arrondissement de Paris. Le général Christophe de Saint Chamas a tenu à faire le déplacement au studio le 7 février, afin d’encourager les musiciens, et également se joindre au chœur pour enregistrer avec ses hommes.


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Le général Christophe de Saint Chamas au milieu du Chœur

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Jon Cohen, producteur anglais et le Lieutenant-colonel Émile Lardeux,
chef de musique de la Légion Étrangère



Entretien avec le Lieutenant-colonel Émile Lardeux, chef de musique de la Légion Étrangère
- Monsieur, qui a réalisé les arrangements des chansons additionnelles au répertoire habituel de la Légion ?
J’ai réalisé les arrangements des titres « Adieu Vieille Europe » et « Le fanion de la Légion », les autres arrangements sont signés par Graham Jones et Jon Cohen.
- Dans Sous le ciel de Paris d’Hubert Giraud, on entend un accordéon et quasiment un pupitre de violons, tant les traits de clarinettes font illusion – et c’est un compliment. L’accordéoniste fait-il partie de la formation ou est-ce un invité ?
Pour « Sous le ciel de Paris… », l’accordéoniste ne fait pas partie de la formation, son intervention s'est calée au montage. Il s’agit de Daniel Teper et il faut signaler également la présence pour ce titre de l’ajout de la mandoline de Darren Loveday. Et pour certains titres comme la Mer, celle du guitariste Shane Hill. C’est vrai que nous avons bénéficié d’une collaboration musicale de grande qualité.
- Pour El Degüello, thème célèbre de trompette tiré du film Rio Bravo, quel est le nom du trompettiste soliste ?
Le trompettiste qui interprète le thème de El Degüello est l'adjudant Youri Vassiliev.
- L’orchestre accompagne le chanteur Roberto Alagna dans une version de La Marseillaise. Comment s’est passé l’enregistrement et le contact avec cet artiste hors normes et les musiciens légionnaires ?
Pour «  la Marseillaise  », qui est effectivement la version de Berlioz, Roberto Alagna devait être avec nous, mais il a eu un empêchement. Son enregistrement a été réalisé ultérieurement, sans la Musique de la Légion étrangère. Cependant, Yvan Cassard qui réalise beaucoup de ses arrangements, était présent pour notre prise de son de «  La Marseillaise  ».
- La parution de ce disque et sa couverture médiatique est un événement pour une musique militaire en France. La conception des reportages vidéo est exemplaire. Vous avez été assisté du producteur John Cohen. Quel a été son rôle ?
Jon Cohen est le réalisateur du CD, c'est lui qui en a fait le montage et le mixage.
- Les chants de la légion ont bien entendu la place centrale dans cet album. Qu’apporte au quotidien pour l’orchestre le fait de chanter tous ensemble ?
Le travail du chant nécessite un entraînement suivi et régulier. Notre fonction principale restant le travail instrumental. Le contenu de ces chants "légions" est assez significatif pour que chaque légionnaire y trouve une sensibilité, un sens, une profondeur. Ensuite, le travail des répétitions, l'évolution du résultat, à travers  la couleur et le rendu qui, petit à petit métamorphose  la chanson, font que chacun a à cœur de tout donner  pour atteindre le meilleur résultat possible. Le chant reste en outre un excellent moyen de cohésion, sa pratique à la Légion est essentielle aussi pour apprendre le Français.
Les musiciens légionnaires sont originaires de 16 nationalités. Alors, je leur dis pas, Soyez plus élégiaques mais plutôt, Chantez beau et noble.
La pratique du chant est un plus réel, il permet d'affiner l'oreille pour la justesse, l'écoute, l'équilibre… C'est le premier moyen d'expression musical.
Pour certains titres, nous avons utilisé la pratique du recording : enregistrement instrumental - puis les chœurs - et enfin les solistes.
- Quel est l’effectif de la formation ?
La musique de légion a connu comme l’ensemble des formations musicales militaires une réduction d’effectifs passant depuis 1999 d'une centaine d'exécutants à 62 actuellement. L'effectif se répartit entre comme suit : 18 à la batterie -  41 à l'harmonie - le chef de musique, l'adjoint et le tambour-major.
- Quel est le rythme de répétitions hebdomadaires ?
Nous répétons tous les jours, travail en formation complète en salle le matin, les après midi répartis entre travail sur le cérémonial et les exercices de défilé, le travail par groupe, par pupitre ou individuel.
-    Les cuivres d’ordonnance de la Batterie-Fanfare renforcent-ils l’harmonie ?
Les cuivres de la batterie-fanfare ne renforcent pas l'harmonie, afin de ne pas créer un déséquilibre entre les petits cuivres et les anches au sein de l'harmonie.
- Qui sont vos adjoints ?
Mon adjoint est l'adjudant-chef Jean-Philippe Dantin et le tambour-major : l'adjudant-chef Jérôme Dumont (c'est d’ailleurs lui qui chante : « Un Dur, un Vrai, un Tatoué… »).
- Quels sont les projets musicaux de la Musique de la Légion ?
Nos prochaines prestations : des concerts en France (Bordeaux - Pau - Orange - Apt – Paris), une création au Zénith d'Amiens le 28 juin prochain sur une composition de Rodolphe Pierrepont : "CAMERONE". Cette production rassemblera 300 chanteurs et 200 musiciens. Le Tattoo de Ville-la-Grand (74) en septembre et 2 déplacements à l'étranger : Bruxelles en juillet et la Chine en octobre.
- Avez-vous programmé des concerts avec le thème « Héros ». Quel en est le calendrier ?
Un concert de promotion "HEROS" le 12 juin à la cathédrale saint Louis des Invalides de Paris.
-  Recrutez-vous prochainement des musiciens légionnaires ?
La MLE recrute toujours des musiciens légionnaires. Ils reçoivent tous la formation initiale du combattant légionnaire d'une durée de 4 mois au 4e régiment étranger (4RE) de Castelnaudary (Aude), régiment d'instruction et de formation de la Légion. Ensuite, le légionnaire musicien est affecté à la MLE. Pendant 3 semaines chaque année, en janvier ou février, la MLE pose les instruments pour refaire de l'instruction : tir, marches, bivouacs, afin de ne pas perdre les savoir-faire de base du légionnaire.



Lieutenant-Colonel Graham Jones
L’un des arrangeurs de l’Album « Héros » de la Légion étrangère, Graham Jones, harpiste de formation a commencé sa carrière militaire en tant que musicien dans la Royal Artill
ery Band. En 1981, Graham Jones devient chef de musique et conclu en novembre 2011 sa carrière militaire avec le grade de lieutenant-colonel, chef de la musique, Coldstream Guards, la célèbre garde de la Reine.
Titulaire du diplôme de maîtrise en musique de l'Université de Reading et d’un doctorat de Musique Arts (DMA) à l'Université de Salford diplôme (2006).
En 2009,  il présente chez Decca, un Graham - Decca promotion Video la réalisation de l’album ‘Heroes » avec la musique de Coldstream Guards.

En 2011, il a supervisé l'enregistrement de la plus grande collection de musique militaire couvrant la période de 1785 à nos jours, en plusieurs album sous le titre Royal Heritage Collection.

Y.R.