Jean-Pierre Rampal, né à Marseille le 7 janvier 1922 et mort à Paris le 20 mai 2000, a fait rayonner la flûte dans le monde entier. Le virtuose, par ses rencontres, son ouverture musicale, son charisme, son jeu plein de naturel et de poésie, est l’un des principaux instrumentistes de la seconde moitié du XX^e siècle.

Jusqu'à l'âge de treize ans, il voulait devenir artiste peintre. Mais c’est en 1934 qu’il débute son instrument avec son père Joseph Rampal, professeur de flûte au conservatoire de Marseille. Mais ce dernier se refuse à lui donner une formation de musicien professionnel, de peur qu’il ne se détourne de ses études. Étudiant en 3^e année de médecine - un souhait de sa mère -, il profite d’un séjour à Paris en 1943 pour tenter le concours du conservatoire… et obtient l’année suivante un premier prix de flûte avec comme maître Gaston Crunelle. C’est aussi en 1944 que Jean-Pierre Rampal assure la radiodiffusion clandestine du Quintette à vent d’Arnold Schoenberg.

En 1945, il crée le Quintette à vent français (P. Pierlot, hb ; J. Lancelot, cl ; M. Allard puis P. Hongne, bn ; M. Manem, X. Delwarte puis G. Coursier, cor à partir de1949). Conscient de la nécessité de remettre en lumière le répertoire de la flûte, il travailla d’abord sur la période baroque et s'occupa de l'édition de compositions anciennes pour flûte, créant un immense répertoire dans lequel ne manque aucune œuvre importante depuis 1700 jusqu'à Boulez.

À la Libération de Paris, il eut l'occasion de jouer à la radio le Concerto pour flûte de Jacques Ibert et fut engagé sur-le-champ à l'orchestre de l'Opéra de Vichy. En 1946, à l'âge de 24 ans, il signa son premier contrat pour une tournée soliste. Lorsque ces obligations, qui s'étendirent peu à peu au monde entier, furent devenues un obstacle à ses activités de 2^e flûte à l'Opéra de Paris (1955-1962), il abandonna ce poste et ne conserva plus que celui de professeur au conservatoire de Paris, où il succéda à Gaston Crunelle en 1969.

Constamment réinvité dans tous les festivals et avec plus de 200 enregistrements sur disque, il était le musicien classique que l'on pouvait entendre le plus fréquemment en France dans les émissions de radio. J.P.  Rampal a collaboré avec Francis Poulenc pour écrire la Sonate pour flûte et piano (1957) dont il fut le dédicataire et le premier interprète, avec le compositeur.

Virtuose, il s’est associé avec de nombreux musiciens afin de faire davantage connaître la musique pour la flûte en général : en duo avec le pianiste Robert Veyron-Lacroix, la harpiste Lily Laskine, ou encore avec le guitariste Alexandre Lagoya ; et en trio avec Isaac Stern et Mstislav Rostropovitch, tous ces ensembles connaissent un grand succès.

J.P. Rampal a aussi été chef d’orchestre : il a par exemple réalisé deux disques à la fois comme soliste et comme chef avec le clarinettiste Paul Meyer (cf. photo ci-dessous, extraite du site de P. Meyer, avec son autorisation).

J.P. Rampal a suscité aussi beaucoup de créations et commandé des œuvres à de nombreux compositeurs.  Dans les années 1970, il élargit même son répertoire à des domaines plus populaires avec Claude Bolling (disque n° 1 aux USA à sa sortie) ou encore Ravi Shankar.

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