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Musique des Sapeurs-Pompiers de Paris

Présentation



sp complet
Entretien avec
le Chef de musique, Dominique Fiaudrin  et le Tambour Major, Julien Voisin


sp chef de musique, dominique fiaudrinDepuis la fin juillet et votre prestation remarquée en Suisse à l’invitation du Basel Tattoo, l’un des plus grands festivals de musique militaire avec celui d’Édimbourg, le tableau de services des prestations et concerts de la Musique des Sapeurs-Pompiers de Paris s’est déroulé quasiment sans interruption, avec les déplacements en province pour des concerts de gala. On a l’impression que vous n’arrêtez pas.
Vous avez trouvez suffisamment de ressources pour répéter et rendre hommage de manière impromptu, le vendredi 8 décembre à Johnny Hallyday en interprétant devant votre État-major, deux de ses tubes, "L'Envie" et "Allumez le feu".
Comment trouvez-vous cette énergie collective ?

Dirigez un orchestre est quelque chose de galvanisant et passionnant mais avant tout c’est une expérience humaine ! Cette énergie nous la puisons dans l’envie qu’ont nos musiciens à faire leur métier mais aussi dans les applaudissements du public et dans la satisfaction des organisateurs de nos prestations. L’orchestre et ses musiciens ont l’habitude de se modeler en fonctions des prestations, Cérémonial, Concerts, évolutions scéniques…

Quel est le rythme des répétitions et comment cadencez-vous le calendrier de prestations ?
Le calendrier se fait avant tout avec les demandes de prestations que nous recevons tout en conservant une place prépondérante à nos cérémonies et grand rendez-vous « Brigade ». De manière générale la période des passations de commandement de la BSPP dite « la saison » commence fin mai jusqu’à début juillet pour enchainer sur l’évènement majeur militaire : le défilé du 14 juillet. Bien que ne représentant qu’une date bien connue, ce qui l’est moins ce sont les deux semaines de répétitions, parfois de nuit, qui précèdent. En dehors de cette grosse période nos activités se tournent plus vers la préparation de nos concerts et évolutions dynamique (Parade) sans pour autant exclure les cérémonies qui sont le cœur de notre métier. De ce fait nous adaptons autour de nos obligations un planning de répétitions.

sp harpe
La formation musicale repose sur un orchestre d’harmonie. Quel est son effectif ?

Actuellement la formation est composée de 55 personnels, les quatre chefs compris !

Est-ce suffisant pour l’ensemble du répertoire d’harmonie ? Faites-vous des choix de répertoire ?

Cet effectif n’est en effet pas suffisant pour aborder sereinement les pièces du répertoire. Nous travaillons à flux tendu et l’absence d’un musicien à un concert peut vite mettre en péril une pièce. Les postes solistes comme le hautbois sont essentiels à l’exécution de certaines  orchestrations. Notre orchestre est tout de même équilibré pour prétendre à un large répertoire mais en comptant sur la présence de tout l’effectif. Si nous avions une baguette magique, nous augmenterions le pupitre de clarinettes sans hésiter, puis la petite harmonie (basson et hautbois).
Pour autant, les musiciens recrutés comme clairons renforcent le pupitre de trompettes et jouent le cornet et le bugle.
Il est pour nous primordial en terme d’effectifs que ces musiciens tiennent ces postes au sein de l’orchestre d’harmonie. De plus ils font entièrement partie de l’orchestre et partent en concerts comme tous leurs collègues. Par ailleurs, ils sont de nos jours de toute façon trompettiste de formation. Le recrutement se fait sur concours tout en ayant la particularité du poste «  trompettiste jouant le clairon ». Cette polyvalence permet d’attirer au concours des personnes qui bien conscientes d’être recruter sur un poste de « clairon » pratiqueront avant tout à un niveau professionnel leur instrument de prédilection : « la trompette ».

Vous avez abandonné l’idée d’une Batterie-Fanfare autonome, mais vous avez enregistré un répertoire de Fanfare de cavalerie. Tous les musiciens cuivres ont-ils  collaboré ?
En effet nous avons eu l’occasion de produire trois enregistrements composés exclusivement de pièce de « fanfare de cavalerie ». Tous les cuivres et un timbalier de la formation ont participé. Une manière de se réapproprier les instruments naturels comme la trompette de cavalerie, la trompette basse ou le cor Mib. Cette aventure nous a permis d’entretenir la technicité des musiciens sur des instruments bien plus exigeants que ceux à système. Encore une fois le défi a été relevé.

Pour le Basel Tattoo, comme pour d’autres prestations, vous présentez des évolutions musicales chorégraphiées. Qui les prépare et comment ce travail spécifique est-il mené ?

C’est encore une fois un travail d’équipe non réduit au seul titre du tambour-major. C’est le fruit d’une réflexion commune à laquelle participe aussi les musiciens.

Entrevoyez-vous une plus grande réactivité des jeunes musiciens pour ce genre d’exercice, pour lequel les musiciens français ne sont pas très préparés ?
En effet les musiciens français ne sont pas formés à cet exercice. Bien qu’au sein de notre formation certains sont aujourd’hui « aguerris »  à cette pratique, certains jeunes peuvent aussi nous surprendre. Cette année un jeune trompettiste et une jeune hautboïste n’ont eu qie quelques jours de répétitions pour se produire au Basel Tattoo. Je pense que tout est une question d’envie et de volonté, qui sont pour nous la clé du succès. Pour la partie musicale des évolutions, nous avons la chance d’avoir notre propre arrangeur, le sergent Vincent PAGES, qui bien qu’ayant quitté la formation en septembre dernier est aujourd’hui réserviste. Son travail est indispensable et la qualité de ses arrangement un atout plus que majeur !

Un musicien peut-il faire carrière au sein de la formation ?

Hormis 4 postes de sous-officier de carrière les musiciens ne peuvent prétendre qu’à une carrière de 27 années de service tout en bénéficiant du régime de pension de retraite commun à tous les militaires. La limite d’âge pour intégrer les rangs de la musique est de 28 ans.

On se pose toujours la question, s’agissant d’une formation professionnelle rattachée aux Sapeurs Pompiers de Paris sur les aptitudes physiques requises ? Faut-il être un sportif accompli pour espérer y accéder en tant que musicien ?
Je vous rassure, le niveau physique exigé est bien moindre que pour un sapeur-pompier de Paris. Mais il est commun à toutes les autres spécialités qui composent la BSPP (informaticien, cuisinier, mécanicien…). L’entretien de la condition physique est un devoir du militaire que nous mettons à profit pour nos musiciens. Comme tous nos collègues nous sommes soumis à un contrôle annuel CCPM (contrôle de la condition Physique Militaire) et nous permettons, sur notre temps de travail, à nos personnels de s’y préparer.

La formation se produit également en Big Band. Quelle est son orientation musicale ?
Nous orientons notre big-band vers un répertoire de variété qui se révèle bien plus proche du savoir-faire de nos musiciens. Le jazz, peut vite devenir très vite difficile à jouer pour des musiciens issus du monde classique. De plus la formation « non permanente » est activée selon les demandes. Nous travaillons avec un excellent chanteur civil, Moïse Melende, depuis presque 10 ans. Avec lui nous abordons tous les styles de la variété française mais aussi étrangère tout en passant par le funk !

Avez-vous d’autres formations ?
Oui, nous nous produisons en quintette à vent, de cuivre, quatuor de saxophone, fanfare de rue… mais aussi en petite formation de musique de chambre.

L’orchestre comporte une harpe. Fait-elle partie de la nomenclature officielle ?

Pour nos concerts nous travaillons avec une harpiste civile. Bien qu’en dehors de notre effectif, elle est aujourd’hui indissociable de notre formation et nous permet d’aborder un répertoire encore plus large.

Vous êtes la seule formation musicale professionnelle des Sapeurs Pompiers. Quelles relations entretenez-vous avec les formations musicales amateures départementales ou locales en France ?
Nos relations sont très bonnes. Certaines de ces formations sont mêmes à l’initiative et souvent organisatrice de nos concerts. Nous venons d’ailleurs de créer un stage de « pratique du cérémonial militaire » destiné au chef de ces formations de sapeurs-pompiers. La première session vient de se terminer au début du mois de décembre et fût très instructive. Une formation amenée à très vite se reproduire.

Vous êtes quatre cadres à superviser aux destinées, un chef de musique, un chef adjoint et un tambour major et TM adjoint. Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Si nous sommes avant tout des « chef d’orchestre » nous sommes aussi des chefs militaires. Nous devons assurer outre notre fonction musicale la gestion de nos personnels, des prestations, du matériel, des tenues… Bref nous devons faire « tourner la boutique ». Cela nécessite encore une fois un travail d’équipe. Chaque sous-officier est responsable de sections administratives ou logistiques composées de musiciens (bibliothèque musicale, magasin instruments, relation publique…).

mehdi lougraïdaMehdi Lougraïda, entré comme flûtiste en 2009, a accédé au poste de chef adjoint en 2011. Il arrive à mener des activités musicales variées…
Mehdi a été parallèlement nommé chef d’orchestre assistant de l’ensemble intercontemporain (EIC). L’importance de ce poste nous permet aussi de légitimer notre orchestre dans un monde musical de très haut niveau. Mais c’est un bosseur, qui n’a pas peur d’un agenda personnel très chargé. Par ailleurs il prépare aussi son Master de direction d’orchestre au conservatoire royal de Bruxelles et ses examens internes pour devenir sous-officier.



La musique des Sapeurs Pompiers participe à des actions pédagogiques avec des conservatoires ; quels en sont les axes ?  
Nous sommes actuellement en partenariat avec des conservatoires parisiens et franciliens. Nous nous produisons soit pour des concerts pédagogiques scolaires ou encore aux côtés d’élèves pour leur permettre de vivre une expérience d’orchestre professionnel.

Quels sont les prochains projets de la Musique ?

Les projets sont multiples et variés pour 2018. Le plus important projet sera sans nul doute notre participation au  festival de Rotterdam au Pays-Bas en septembre prochain.

Y a-t-il des recrutements de musiciens annoncés ?
Pas pour l’instant mais on ne sait jamais...

Merci

Y.R.