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Hypérion de Thierry MULLER Un soleil pour Orchestre d'Harmonie ! |
La tâche d’un compositeur qui doit penser, construire et agencer une pièce pour Orchestre d’Harmonie, destinée à un large public amateur n’est pas des plus aisés. Tout en rendant accessible son univers sonore, en écrivant une partition « jouable » pour des musiciens qui ne répètent pas tous les jours en ensemble, en tentant d’intéresser des orchestres qui déclinent trois ou quatre programmes annuels, ce musicien bâtisseur doit se doit d’apporter un éclairage neuf ou moderne, de ne pas dupliquer un travail déjà existant. C’est l’occurrence de Thierry Muller, compositeur fétiche des Editions Robert Martin, grand connaisseur de l’Orchestre d’Harmonie qui a développé depuis de nombreuses années un catalogue original et pertinent. Au contact de beaucoup d’orchestres amateurs, Thierry Muller a saisi chaque capacité, les possibilités des musiciens des soirs de la semaine et des week-end. Une partition retient ce mois notre attention. Une œuvre de moins de dix minutes, accessible à ceux qui s’essayent sur le degré 4 de notre cotation, donc sans difficulté majeure mais qui oser pousser les portes d’autres univers sonores de haut niveau. Hypérion, tel est le nom de cette formidable partition, jouée avec succès depuis une dizaine d’années maintenant par de nombreux orchestres français et internationaux. Hypérion est clairement structuré, développe plusieurs épisodes aux contours bien différents, cherche l’équilibre entre plaisir et travail sur la grammaire musical. Même si l’auteur se défend que l’on puisse considérer le contenu de sa partition telle une musique à programme (avec une histoire, un scénario bien détaillé, presque lisible de manière sonore…), ceux qui fouilleront les encyclopédies à la recherche de la définition d’Hypérion, entre mythologie grecque, poésie anglaise romantique et roman de science-fiction, trouveront de nombreux rapports sonores entre les différentes histoires et le déroulement de la pièce. Hypérion, chez les grecs, c’est donc ce Titan, associé au soleil par Homère (il serait le père d’Hélios), ce fils de l’union du Ciel et de la Terre. Il est évident que Thierry Muller avait contemplé les étoiles (Hypérion est aussi le nom d’une des gigantesques lunes de Saturne) avant de composer son œuvre. Les amateurs de musiques de film narrant des aventures intergalactiques seront éblouis par la brillante création de cet habile compositeur et orchestrateur. L’introduction de ces 189 mesures présente la puissance du Titan, par de vaillantes phrases cuivrées qui ne sont pas sans rappeler les couleurs orchestrales des grands compositeurs de cinéma américain. Au cours de cette histoire, d’autres références surgissent : celles des Planètes de Holst, de l’Apprenti-sorcier de Dukas, le solo central de cor anglais implique le célèbre trait pour le même pupitre du Sacre du Printemps. La musique majestueuse, caractérisant l’aura brûlante de ce Dieu, se transforme alors en une marche conquérante. La conclusion guerrière de l’œuvre, avec ses mesures à 7 temps, aisés à mettre en place, ses réminiscences de la rythmique du Katschei de Stravinsky, fera tourner la tête des musiciens par ses ostinatos et violentes répétitions. La chute du Titan étant proclamé, pour l’ultime déflagration, par un coup de tam-tam qui résonne longuement et semble s’évader vers les confins de notre galaxie. ECOUTER des extraits de HYPERION de Thierry MULLER : 1) Introduction 2) Mesure 92 3) Conclusion (mesure 140) Hypérion de Thierry Muller est vendu aux Editions Robert Martin (exemplaire complet, conducteur et parties séparées). Par le lien suivant, accédez à la fiche article de l'oeuvre sur le site des EDRM. Et retrouvez tous le catalogue de Thierry Muller (pièces originales et arrangements) sur le site des Editions Robert Martin. |
THIERRY MULLER : Né en 1964, il fait ses études musicales au Conservatoire National de Région de Rouen, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans les classes de flûte, analyse et harmonie. Titulaire du C.A. de Directeur d’Ecole Municipale de Musique Agréée et du CA de Directeur des Ecoles Nationales de Musique et de Danse. Il est nommé Directeur de l’Ecole Municipale de Musique de Cany-Barville en 1988, puis de l’Ecole Municipale de Musique et de Danse de Sotteville-lès-Rouen où il exerce depuis 1991. 1997 : 1er prix de composition pour orchestre d’harmonie, Concours National de Composition de la Ville de Bihorel " Hymne ". 1996 : 3e prix de composition pour orchestre d’harmonie, Concours National de Composition de la Ville de Caraman " Faërie ". 1997 : 2e prix de composition pour orchestre d’harmonie, Concours National de Composition de la Fédération Musicale de Bretagne "Fabliau". 1997 : commande de deux œuvres pour le Brass Band Normandie "Aeolus", et l’octuor à vent les Musiciens de l’Eure "Jeux de société". 2000 : 1er prix de composition, Concours Fédération Bourgogne "Le Cortège de Bacchus". 2001 : 1er prix de composition, Concours Confédération Musicale de France "Circus Suite" Depuis 1999, il dirige l'Ecole Nationale de Musique et de Danse de la Communauté de Communes de Port -Jérôme. |
F.D. |