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The Virtuoso Ophicleide

Patrick Wibart et Trio Ænea



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The Virtuoso Ophicleide
Patrick Wibart et Trio Ænea

Patrick Wibart (ophicléide), Adrian Ramon (cornet), Lucie Sansen (piano), et leurs invités Corentin Morvan (ophicléide), Oscar Abella Martín (ophicléide), Jean-Yves Guéry (chant). Label Ricercar.

Pour en finir avec les préjugés sur l'ophicléide
Si Berlioz avait pu entendre Patrick Wibart jouer de l’Ophicléide il n’aurait jamais écrit en 1834 dans son Grand Traité d’Instrumentation et d’Orchestration Modernes ces quelques lignes : «Le timbre des sons graves de l’ophicléide est rude, mais il fait merveilles, dans certains cas, sous des masses d’instruments à cuivre. Les notes très hautes ont un caractère sauvage dont on n’a peut être pas encore su tirer parti. Le médium, surtout lorsque l’exécutant n’est pas très habile, rappelle trop les sons du serpent de cathédrale et du cornet à bouquin ; je crois qu'il faut rarement les laisser à découvert. Rien de plus grossier, je dirais même de plus monstrueux et de moins propre à s’harmoniser avec le reste de l’orchestre, que ces passages plus ou moins rapides, écrits en forme de solos pour le médium de l’ophicléide dans quelques opéras modernes: on dirait d’un taureau qui, échappé de l’étable, vient prendre ses ébats au milieu d’un salon ».

musique-de-chambres1Pour Berlioz, ce nouvel instrument issu de l’ancien serpent mis au point par le facteur parisien Halary en 1817 n’avait pas d’avenir. Du reste, Berlioz lui préféra le nouveau venu, le bass tuba comme il le nomme et rapidement les parties d'orchestre écrites pour l'ophicléide sont confiées au tuba. Si l'ophicléide disparait progressivement dans les années 1880, auparavant il cohabita avec le bass-tuba et les nouveaux venus, les Saxhorns, possédant les uns et les autres leurs défenseurs et détracteurs.




En 1876, Le Grelot caricature le monde politique avec l’illustration de Pépin, Musique de chambres, duel d’ophicléides.



Dans les années 1840, des méthodes pour Ophicléides font leur apparition sous les noms de Steiger, Kastner ou Caussinus, virtuose de l’époque que nous fait revivre Patrick Wibart. Il interprète les pièces de Jules Demersseman, Victor Caussinus, Mikhaïl Glinka, Claude Philippe Projean, Gilbert Duprez, Gaspard Kummer, Hyacinthe Klosé et Albert Corbin sur les instruments d’époque de marque Gautrot-Marquet et Couesnon pour l’Ophicléide. Le Cornet de marque Lefèvre est joué par Adrien Ramon, Lucie Sansen joue un piano-forte Erard de 1904.
Patrick Wibart a imaginé cet enregistrement sur le style des salons parisiens de la bourgeoisie du XIXe siècle et a sollicité les conseils du musicologue Pierre Girod,  pour le choix des tempi et le style de cadences.
Dès les premières notes entendues de Patrick Wibart on est séduit par ce chant, cette couleur profonde de l’instrument, la vibration, la souplesse d’exécution sur tout l’étendue du registre comme si on avait fondu dans un même instrument un saxophone et un saxhorn.
On n’est pas étonné d’apprendre dans la biographie de Patrick Wibart, qu’après quelques années d’apprentissage au saxhorn, repéré pour ses qualités vocales, il intègre à 10 ans la Maîtrise de Radio France. Les cinq années passées à chanter le grand répertoire lui sont profitables dans son jeu au saxhorn qu’il perfectionne auprès de Philippe Legris puis au CNSMD de Paris dans la classe de saxhorn-euphonium de Philippe Fritsch et Jean Luc Petitprez. Il découvre le serpent avec Michel Godard et se spécialise à la musique ancienne au CRR de Paris dans la classe de Jean Tuberry et Serge Delmas. Il succombe à l’ophicléide.
Patrick Wibart est l’a
opus 333rchétype de la jeune génération d’instrumentiste à vent, musicien et artiste protéiformes, parcourant les périodes musicales du grégorien à Boulez, aussi  à l’aise technique sur les instruments anciens que sur les plus modernes voire expérimentaux.
Au delà de sa passion pour le serpent et l’ophicléide, il ne cesse de défricher le répertoire pour saxhorn avec le quatuor Opus 333 avec ses amis Vianney Desplantes, Jean Daufresne et Corentin Morvan.
Patrick Wibart participe également aux projets les plus novateurs et expérimentaux comme les créations de pièces pour serpent de Gérard Pesson. Il participe au Grand Défilé, pièce de théâtre music
ale pour serpent et électro-acoustique d’Aurélien Dumont. Récemment il intégre le collectif Spat’Sonore avec Nicolas Chedmail.

« Les spat’ sont des acousmoniums acoustiques tentaculaires, d’immenses orgues à bouches, des amplificateurs-spatialisateurs-f
p wibart spatsonoreiltres de sons produits par la bouche, une corde ou une membrane…

On le voit, à l’instar des grands artistes d
es années 1950, l’esprit de la Pataphysique, la science des solutions imaginaires, n’est pas mort. Patrick Wibart serait volontiers admis dans ce Collège, cher à Raymond Queneau.

Patrick Wibart (ophicleide)
Trio Ænea
Label  Ricercar

Y.R.