Ce site nécessite JavaScript. Merci d'en autoriser l'exécution.
Please enable JavaScript in order to use this web site.
Pour revenir à la newslettre, cliquez ici
Financements culturels

NOUVELLE DONNE



En ces temps où manque cruellement l’argent public, le gouvernement français relance ces derniers mois l’appel au Mécénat pour le financement des manifestations artistiques et la conservation du patrimoine culturel.

En exemple, ce samedi 23 janvier, le Président de la République, lui-même, en visite au Musée Unterlinden de Colmar a souligné son attachement aux mesures fiscales facilitant le mécénat. "La fiscalité prévoit des dispositions pour les mécènes. Ces dispositions sont régulièrement évoquées par des parlementaires. Je veux ici confirmer l'orientation qui est la nôtre. C'est très important d'avoir ces mécanismes, parce que ça permet d'enrichir le patrimoine de la Nation", a-t-il énoncé.
Sont concernées par le Mécénat aussi bien les œuvres du patrimoine que les actions concernant le spectacle vivant ou l’enseignement artistique.

D’ailleurs les DRAC, Directions régionales des affaires culturelles, auparavant essentiellement organismes redistributeurs des subventions du Ministère de la Culture, se sont dotés de correspondants mécénat.
Le ministère organise ainsi les « Jeudi du Mécénat », dont le dernier avait pour thème "Le développement du mécénat culturel en régions : L'action du ministère de la Culture et de la Communication et de ses partenaires"

On le comprend bien, les acteurs culturels sont invités à rechercher auprès des particuliers ou des entreprises les moyens financiers de leurs actions artistiques.
C’est pour beaucoup une révolution culturelle car en France, contrairement à beaucoup d’autres pays, l’exemple le plus proche étant le Royaume Uni, l’État providence en matière de culture impulsé par Malraux puis Jack Lang a longtemps occulté cet appel à Mécénat ou partenariat privé.

C’est pourtant déjà une longue histoire de plus de trente ans où le mot Mécénat repris dans notre pays un nouveau souffle. En effet, il faut remonter à la présidence de Giscard d’Estaing, en 1979, avec la création d’Admical (Association pour le développement du mécénat industriel et commercial) qui a donné le départ d’une acclimatation en France du concept de mécénat d’entreprise.
Départ stoppé avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981, qui voyait dans ce mécénat d’entreprise une mainmise sur la Culture et un retour au « paternalisme industriel » de la fin du XIXème siècle. Jusqu’en 1986, l’État reprend ses droits sur la Culture et son ministère animé par Jack Lang se veut financièrement généreux.

Ce n’est qu’en 1987, sous le gouvernement de Jacques Chirac, que le premier texte fondateur avec la loi n° 87-571 du 23 juillet 1987, apporte  un cadre juridique et fiscal au mécénat et aux fondations en France. Mais il faudra patienter jusqu’en 2003, pour qu’une étape primordiale soit franchie avec la loi Aillagon relative au mécénat, aux associations et aux fondations. Elle permet à la France de se doter d’un système juridique et fiscal désormais parmi les plus incitatifs au monde en matière de mécénat en introduisant une réduction de l'impôt sur le revenu de 66 % plafonnée à 20 % du revenu imposable, assorti d'une possibilité de report de l'excédent du don sur cinq ans.

Cette loi encourage par des mesures fiscales avantageuses les initiatives privées, qu’il s’agisse de celles des entreprises ou de celles des particuliers, dans les domaines liés à l’intérêt général.
Enfin, l’article 140 de la loi de 2008 (modernisation de l’économie) rend possible la création de fonds de dotation venant ainsi compléter les outils juridiques dédiés au mécénat.
Pourtant depuis 2008, le Mécénat culturel ne décolle pas car les pouvoirs publics n’avaient pas donné le signe fort attendu.

Le signal vient d'être lançé, en janvier 2016, avec l’intervention du Président de la République, François Hollande, qui appelle à cette nouvelle donne de financement public/privé pour les activités culturelles et artistiques.

Dans le milieu de l’enseignement artistique, les lignes ont commencé à bouger. Nous vous livrons deux exemples :
Le projet Démos à Paris :
« Nous avons senti les mécènes de plus en plus réceptifs. On vient de terminer un appel aux dons pour nos orchestres de jeunes “Démos” : nous espérions 60.000 euros, en deux mois et demi nous en avons collecté 125.000, auprès d’un millier de donateurs. De même le musée de la Musique avait besoin de 20.000 euros pour l’achat d’un tableau représentant sainte Cécile jouant du violon ; la somme a été réunie en quatre jours au sein de notre cercle d’entreprises », observe Christophe Monin, responsable du mécénat de la Philharmonie cité par LesEchos.fr.

CRR de Bordeaux et Bordeaux Vineam

Le vendredi 6 novembre 2015, le Conservatoire de Bordeaux a organisé en association avec Bordeaux Vineam un concert dont le thème était sans ambigüité : devenez mécène du conservatoire.
Engagé dans une politique de mécénat, le CRR de Bordeaux s’adresse aux particuliers comme aux entreprises et l’intégralité des sommes collectées financera l’achat d’instruments de musique. Ceci répond à la Charte du mécénat culturel signée depuis peu par la ministre de la Culture Fleur Pellerin.

Pour plagier Marcel Proust, allons à la recherche de l’argent perdu en nous rappelant que le dernier tome de son grand roman « A la recherche du temps perdu » est « Le Temps retrouvé ».
Y.R.