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L’ITEMM en réparation

Sauvetage





itemm

Formations des réparateurs et luthiers

Les musiciens entretiennent avec leur instrument une relation très intense. Ils les cajolent, les bichonnent et en cas de problèmes, un ressort qui casse, une clé tordue, un piston qui renâcle, une coulisse avec un point de dureté, un besoin de réglage… Vite, le musicien se précipite dans son magasin préféré voir son luthier habituel. Le réparateur est là, toujours attentif. En quelques heures, voire quelques minutes, le souci n’est plus qu’un vieux souvenir. Le musicien heureux reprend le chemin de la répétition ou du concert, soulagé.
 
Le réparateur, lui-même souvent musicien, est l’artisan passionné et connaisseur aux mains expertes. Les premiers, «les faiseurs d’instrumens », au Moyen-âge exerçaient conjointement le métier de ménétrier-musicien, organisé de manière hiérarchisée à partir du XIVe siècle et réuni en corporation des « joueurs d’instruments ».
C’est en 1599 qu’une corporation dédiée à la facture instrumentale apparait en tant que telle.

Depuis quelle est leur formation ?
Beaucoup, se sont formés avec un maitre luthier dans l’atelier. D’autres depuis 1992 sont passés par l’ITEMM.
Créé en 1972 et développé sur un projet européen depuis 1992, l’Institut technologique européen des métiers de la musique, l’ITEMM, s’étend actuellement à proximité de l’Université de Mans, sur une surface imposante d’un complexe de 4 000 m2 de locaux. L’institut intègre neuf ateliers spécialisés, studios d’accord ou ateliers pour la facture instrumentale (vent, guitares, travail du bois, pianos, accordéons, claviers électroniques). Des salles sont équipées pour l’informatique musicale ou les techniques du son et le multimédia et l’auditorium de 120 places équipé en régie son et vidéo permet l’organisation de concerts et rencontres.

Malgré un succès grandissant, avec ses formations initiales et continues, l’ITEMM a failli être une victime supplémentaire de la crise. Conséquences d'une situation de blocage dans le transfert des CNFA (Centre National de Formation d'Apprentis ) de l'Etat aux Régions exigé par les lois de décentralisation.
Depuis 2010, la concertation entre les services de l'Etat et ceux de la Région des Pays de la Loire pour transférer le Centre National de Formation d'Apprentis des métiers de la musique, partie intégrante de l'ITEMM, au niveau régional n'aboutissant pas, avec la baisse des financements publics de ces formations en apprentissage les membres du bureau de l'ITEMM, ont démissionnés en février 2012.

L’Itemm victime de son succès national et de son implication Européenne, la Région des Pays de la Loire ne voulait pas assurer seule, sans le soutien fort de l’Etat, le transfert de compétences.
Ceci menaçait les 280 élèves avec les 150 000 heures de cours dispensées chaque année, les 70 intervenants professionnels et les 35 personnels permanents sur le site du Mans.
Finalement l’Etat accorde une compensation de 700 000 € à laquelle la Région ajoutera un financement complémentaire de 118 000 € ainsi que les aides directes aux apprentis (aides en matière de transport, d’hébergement et de restauration, équipement professionnel, fonds social,…) et les aides aux employeurs de la région.

De plus un accord est signé avec l’AGEFA PME qui intègre le conseil d’administration de l’Itemm.

Le 9 septembre dernier, la rentrée 2013 s’est faite sur le thème du renouveau.
L’AGEFA PME qui a pour mission de promouvoir et de développer l’enseignement professionnel et l’apprentissage, collecte et répartit la taxe d'apprentissage.
 «AGEFA PME ne propose pas simplement un sauvetage de l’Itemm, mais s’inscrit dans un mouvement pérenne de nouveaux développements.» précise le nouveau Président de l’ITEMM,  Marc-Olivier Dupin.

Bernard Capron, Président d’AGEFA PME évoque lui la vision et les implications de sa structure dans l’avenir de l’Itemm. 
«La mission d’AGEFA PME est de développer l’enseignement professionnel et de travailler à comprendre les attentes des entreprises,  comme celles des jeunes. Notre stratégie de développement est sur deux axes : régionalisation et diversification de l’offre de formation…»

Un comité stratégique veillera à ce que les travaux de restructuration engagés respectent bien les missions de l’Institut : enseignement  professionnel, formation  continue, innovation, développement du secteur et accompagnement des entreprises. 

l’Itemm bénéficie d’un nouveau souffle et prévient Jean-Jacques Dijoux, Directeur général, AGEFA PME : « Il faut se poser pour se reconstruire, mais il ne faut pas non plus arrêter la machine. »
Une directrice déléguée de l’AGEPA PME assure l’intérim.

Les missions de l’ITEMM
L’ITEMM forme des stagiaires et élèves dans deux secteurs importants de la musique ; vente et réparation des instruments.
Trois structures pédagogiques sont imbriquées pour accueillir tout type de stagiaires : un Centre National de Formation d’Apprentis (CNFA), un Centre de Formation Professionnelle Continue (CFPC) et une École Technique Privée (ETP). Ils forment apprentis, adultes en reconversion professionnelle, stagiaires de la formation professionnelle continue, jeunes en poursuite d’études, stagiaires étrangers...
Les formations mènent selon la durée des parcours à différents niveaux de qualification. Intégrés à la « filière métiers d’art », les diplômes sont délivrés par le ministère de l’Éducation Nationale. Le Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) d’Assistant technique en instruments de musique, option instruments à vent est mené sur deux ans dans le cadre de l’apprentissage et un an à temps plein (adultes en reconversion professionnelle). Le Brevet des métiers d’art (BMA) complète la formation technique et apporte, en deux années supplémentaires, des notions sur la fabrication des instruments.

“L’ITEMM accueille des jeunes ou moins jeunes gens, tous passionnés par la musique. Que ce soit pour les métiers liés au commerce ou manuel. On ne s’improvise pas réparateur d’instrument sans avoir l’amour du son, de la musique et de son environnement artistique. C’est pourquoi nous laissons quelques plages ouvertes dans la formation pour la pratique musicale, individuelle ou collective.
La précision attendue d’un musicien pour l’exécution d’une phrase musicale, on la recherche aussi dans la minutie appliquée au réglage d’un instrument. Nous formons aussi bien aux techniques qu’aux rapports humains. C’est pourquoi, la formation en alternance est l’une des meilleures solutions. Les élèves partagent leur temps entre quinze jours de formation à l’ITEMM et un mois en contact direct avec l’entreprise. Que ce soit en magasin, atelier de réparation ou manufacture, comme chez Selmer ou Buffet-Crampon pour les vents. Un tuteur les guide. Ils sont en contact réel avec l’entreprise et avec le client souvent exigeant.

•  13 diplômes et titres proposés
Dans le cadre de la formation menant au BMA, l’exigence va bien au-delà du réglage ou de la réparation. Les élèves doivent savoir refaire des parties de l’instrument. Des tubes de coulisses par exemple pour les cuivres ainsi que leurs propres outils. Dans un but pédagogique, nous sommes régulièrement amenés à provoquer des pannes sur nos instruments. Nos élèves les remettent en état sous l’œil avisé des formateurs.
La difficulté pour nos élèves reste la connaissance de l’ensemble des particularités des cuivres et des bois. Chacun se reconnaît une préférence. Le réglage d’un hautbois est bien différent de l’approche d’une coulisse de trombone faussée. Les magasins sont souvent spécialisés.
L’ITEMM veille à ne pas former plus d’élèves que le secteur professionnel peut en absorber. Toute ouverture de section est conditionnée par son potentiel d’insertion. L’ITEMM comprend une trentaine de permanents et 70 intervenants. La promotion en instruments à vent comprend en moyenne une vingtaine d’apprentis et une quinzaine d’adultes en formation continue. Au final, une douzaine intégreront le marché du travail en France et à l’étranger. Les autres se perfectionneront dans le cadre du Brevet des métiers d’art. Nous n’encourageons pas trop les élèves à se lancer dans une aventure professionnelle individuelle immédiate.
Pour bien gérer une affaire de vente et réparation d’instruments, la recherche de complémentarité de savoir-faire est primordiale. Le secteur comme beaucoup d’autres est frappé par la crise. Il nous faut en être conscient et ne parlons pas de la fabrication sur le territoire. Quelques uns de nos stagiaires s’orientent vers la production, comme finisseurs et pour le réglage final. La crise est mondiale, mais nous accueillons quelques étrangers. Nous entretenons des rapports constants avec les fabrications extérieures. Si la fabrication s’est relativement standardisée depuis quelques années, les musiciens sont attirés de plus en plus par la customisation de leur instrument haut de gamme. Changement de branche d’embouchures et de matériels optionnels. Une autre tendance voit le jour pour les instruments, en automobile on parlerait de tuning. Nos élèves doivent appréhender les nouvelles possibilités de gravure sur pavillons ou de modifications de couleurs des vernis ou argenture, voire de formes de quelques instruments.

ITEMM - Pôle d’innovation
L’ITEMM est également labellisé Pôle national d’innovation des métiers de la musique par le Ministère de l’Artisanat depuis 2001. Centre de ressources techniques et technologiques, il est destiné à favoriser la diffusion des innovations et l’utilisation des technologies de l’information auprès des petites entreprises et de l’artisanat et permet leur développement durable. Il intègre le réseau de la vingtaine de pôles nationaux.
Dans ce cadre, nous avons un projet de développement d’un dispositif de mesure et d’analyse pour la conception des instruments, dont les vents. En partenariat avec l’Université du Mans, le CNRS, l’IRCAM, Telecom-Paristech et l’ESEO d’Angers. Ce projet est soutenu par l’Agence nationale de la recherche.


PAFI - PLATEFORME D’AIDE À LA FACTURE INSTRUMENTALE
Élaboré  avec  les  laboratoires  de  recherche  e_igp4477n  acoustique musicale  et  un  collectif  d’artisans,  la  Plateforme  d’aide  à la  facture  instrumentale  (PAFI)  s’appuie  sur  une  démarche collaborative  originale  de  développement.  La  perspective est  de  proposer  des  moyens  de  caractérisation,  d’analyse et  de  prototypage  virtuel  dédiés  à  une  utilisation  en  atelier.

Itemm - Institut technologique européen des métiers de la musique
71 avenue Olivier Messiaen - 72 000 Le Mans
site Internet : www.itemm.fr


Y.R.