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De Milord au Métèque

Georges Moustaki



moustaki accordeon
Disparition de Georges Moustaki
Jeudi 23 mai 2013 à Nice

Les chansons de l’Egyptien d’origine grecque Guiseppe/Yussef Mustacchi font partie du patrimoine musical français. Avec sa voix douce, susurrée, entre paresse et discrétion, les couplets et refrains de Georges Moustaki ne sollicitent pas une orchestration fournie. Ceci explique que très peu d’arrangements ou de Medley lui soient consacrés.
Seule, Milord, l’une de ces chansons à l’énergie débordante, chanson emblématique des années 1950, créée par Edith Piaf, a fait l’objet d’une version orchestrée pour orchestre d’harmonie aux Éditions Robert Martin réalisée par Robert Fienga.


Paroles de Georges Moustaki, musique de Marguerite Monnot, Milord dépeint la rencontre d'une prostituée avec un client riche en mal d'amour.

La triste actualité nous permet de nous souvenir de ces deux artistes, Georges Moustaki, passé malgré lui à la lumière et Marguerite Monnot, restée dans l’ombre d’Edith Piaf.

Georges Moustaki, arrive en France en 1951 d’Alexandrie, il a 17 ans. Il connait bien la culture française, bercé aux refrains des chansons de Charles Trenet, Tino Rossi ou Edith Piaf qu’il reprend au piano. En France, il gratte la guitare envoyée par sa mère. Aux Trois Baudets, il découvre un débutant, Georges Brassens en première partie d'Henri Salvador. Il lui montre les quelques chansons qu'il a écrites et Brassens l'encourage à continuer. Par révérence à son ainé, il adopte son prénom Georges et francise son nom en Moustaki.
Il acquiert rapidement la nationalité française.

Georges Moustaki propose à Henri Salvador en 1956 les paroles de ‘Il n’y a plus d’amandes’ que Salvador met en musique et interprète.
En 1958, le guitariste Henri Crolla présente Georges Moustaki à Edith Piaf. Une relation intense naît et Piaf lui demande de lui écrire des chansons. Ce sera "Milord" dont la musique est signée Marguerite Monnot.
Après cette année intense, Georges Moustaki se met un peu en retrait, étudie la musique et apprend la guitare classique. Il écrit pour Colette Renard, Montand et Barbara. En 1966, il se rend pour la première fois en Grèce et visite plusieurs régions. Cette visite lui inspira sa célèbre chanson Le Métèque. Il l’offre à la chanteuse Pia Colombo, puis à son ami Serge Reggiani.
"J'ai rencontré Serge Reggiani, qui était pour moi l'interprète idéal, alors je lui ai dit 'Est ce que tu veux chanter ça ?' Et il m'a dit non, c'est une chanson qui te ressemble trop pour que quelqu'un d'autre la chante".
A l’époque Georges Moustaki écrit pour Barbara, entre autres La Femme Brune et se complait dans le rôle de compositeur. En 1966, il compose la musique de la pièce de théâtre "Les caisses, qu'est-ce?"  de Jean Bouchaud interprétée par Pierre Richard. En 1960, il avait écrit Cunégonde interprétée par Dario MORENO dans le film Candide. Pour Claude Lelouch la bande du documentaire les 24 heures du Mans – 1964. Il écrit pour Serge Reggiani. "Sarah", "Votre fille a vingt ans", "Ma liberté" ou "Ma solitude".

C’est Barbara qui le pousse sur scène, "La Longue dame brune" qu'ils interprètent en duo tout au long de la tournée de la chanteuse en 1968. Un soir à Mulhouse, Barbara est prise d'un malaise et ne peut entrer en scène. Moustaki la remplace alors au pied levé faisant presque à cette occasion ses débuts sur une véritable scène.

Georges Moustaki ne quittera plus
les lumières de la célébrité.

Marguerite Monnot dans l’ombre d’Edith Piaf

Contrairement à Moustaki, Aznavour, Charles Dumont qui ont composé pour Piaf, sa collaboratrice Marguerite Monnot ne connaitra pas la reconnaissance qu’elle mérite.

Pianiste etmarguerite monnot compositrice, elle est née le 28 mai 1903 à Decize (Nièvre). A huit ans elle interprète Liszt, Chopin et Mozart. Camille Saint-Saëns est émerveillé par cette pianiste précoce. A Paris en 1918, elle se perfectionne auprès de Vincent d’Indy, Alfred Cortot, Nadia Boulanger et prépare le Prix de Rome. Au début des années 1930, Marguerite Monnot découvre la musique de variétés. Un ami de son père  préparait un film avec Tristan Bernard et cherchait un air de valse; Marguerite Monnot composa la valse, rencontra le parolier Marc Hély, avec lequel elle écrivit Viens dans mes bras, une chanson interprétée par Lucienne Boyer.
En 1935, c’est le succès de L’Etranger. Elle rencontre celle qui sera son amie et collaboratrice pendant plus de vingt ans : la Môme Piaf. Se succèdent Mon Légionnaire, L’Hymne à l’Amour, La Goualante du pauvre Jean, J’ai dansé avec l’Amour, C’est à Hambourg, Les Amants d’un jour, Milord, etc…
Elle compose des chansons pour le cinéma, prétextes à des scenarii qui offrent des rôles à Edith Piaf.
Son plus grand succès personnel viendra en 1956 avec Irma la Douce, comédie musicale en collaboration avec Alexandre Breffort. Irma la Douce sera adaptée en anglais par Peter Brook et Billy Wilder en tire un film en 1963, avec Shirley Mac Laine dans le rôle-titre.
   
Reportage Marguerite Monnot dans l’ombre de Piaf



Y.R.