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L’ascèse et la flamme

Livre souvenirs du clarinetiste Guy Deplus




guy deplusL’ascèse et la flamme

Vieux-Condé, une ville du Nord près de Valenciennes, vient de baptiser le 7 avril son école de musique du nom du clarinettiste Guy Deplus, Vieux-Condéen d’origine, né le 29 août 1924.
Guy Deplus fêtera à l’été son 89ème anniversaire.

L’ascèse
Son ascétisme faisait paraître Guy Deplus quelque peu austère, porté par la réserve du nordiste. Il le reconnait dans une interview accordée au journal La Voix du Nord : à la question Nourrissez-vous un regret ? Il répond : « On m’a souvent dit dans la profession que je ne me faisais pas voir assez ! Mais j’ai fait ce que j’aimais faire. Aller d’un studio à l’autre, j’aimais ça : je changeais d’atmosphère. J’ai accompagné en studio Juliette Gréco, Tino Rossi, Brel, Bécaud. J’ai fait des musiques de film pour Maurice Jarre. Musiques légère, populaire, grand classique, lyrique, j’ai tout fait et suis content comme ça mais pas plus fier pour autant…
Je suis honoré, bien sûr de cet honneur aujourd’hui. Mais je pense ne pas être un m’as-tu-vu. Je n’aime pas me mettre en avant. Mon exemple prouve en tout cas qu’on peut partir de rien... »

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      Guy Deplus Photo Bruno Fava

La Flamme
Cette flamme pour la musique n’a cessé de l’animer car à plus de 88 ans, il enseigne toujours...
« Parce que j’ai la musique dans le ventre. Je donne des cours pour l’École normale de musique de Paris, mais chez moi : j’ai fait insonoriser une pièce. C’est une école privée et mes 13 élèves sont asiatiques. »

Guy Deplus est un clarinettiste d’exception, également un pédagogue reconnu et un innovateur au service de son instrument.
Soliste au Domaine musical de Pierre Boulez ainsi qu’à l’Octuor de Paris, à la Garde Républicaine et à l’Orchestre Colonne. En 1968, il entre à l'Orchestre de l'Opéra-Comique puis il sera super-soliste à l’Orchestre de l'Opéra jusqu'en 1984.

Créateur de pièces contemporaines, il est également l’un des grands collaborateurs de la manufacture instrumentale Buffet Crampon. Nommé professeur au C.N.S.M., il y enseignera le déchiffrage, la musique de chambre puis la clarinette de 1978 à 1989.

Igor Stravinsky le cite dans son ouvrage Souvenirs et commentaires : Conversations avec Robert Craft (Gallimard, 1963) : "Mais il y a toujours de vrais virtuoses. Ce sont les instrumentistes exceptionnels... le clarinettiste de Paris, Guy Deplus... qui ont réellement atteint de nouvelles facultés instrumentales et musicales".

La flamme de la musique avait été passée par son père, employé des Mines d’Anzin, flûtiste amateur et son oncle hautboïste dirigeait un petit ensemble qu’on appelait la Symphonie. Guy Deplus débute le solfège à l’harmonie des mineurs. « J’étais pressé de jouer d’un instrument mais j’avais les mains trop petites et quand j’ai commencé la clarinette, à 8 ans et demi, on m’en a prêté une petite pendant un an. Dès que vous étiez capable, on vous mettait dans le fond de l’harmonie et vous appreniez à jouer dans un ensemble et à suivre un chef. Dès qu’ils arrivaient à Paris, les gens du Nord étaient prêts... »

Pour connaître la suite lisez L’ascèse et la flamme – Guy Deplus et Bruno Martinez – Editions MF

Bruno Martinez, né lui aussi dans le Nord, est depuis 1992 clarinettiste à l’Orchestre de l’Opéra de Paris. Il a été l’élève de la classe de Guy Deplus au CNSMD de Paris où il obtient le 1er Prix de clarinette en 1984.
Éditions MF

Y.R.